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POÉSIES DE MON CŒUR (a) POÉSIES DE MON CŒUR (a) POÉSIES DE MON CŒUR (a) POÉSIES DE MON CŒUR (af) POÉSIES DE MON CŒUR (af) POÉSIES DE MON CŒUR (af)
POÉSIES DE MON CŒUR (i)
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Vingt et un poèmes carrés sans queue ni tête

Il s'émeut sans aucun doute,
Le malheureux qui redoute
Bientôt d'être découvert,
Il s'alarme et il écoute
Les passants : « Quel malhonnête !
Il n'écrit que des sornettes
Pire encore : il fait des vers ! »

I

Amis de la solitude,
Recommandable attitude
Pour les chats abandonnés,
Deux matous ont l'habitude
De se perdre dans la foule.
« Il faut bien qu'on se défoule ! »
Disent-ils sans s'étonner.

II

Assemblée fort respectable,
Vingt géants passent à table ;
Ils ont fort bon appétit.
Aussi, c'est inévitable,
Comme ils sont anthropophages,
Ils dévorent sans ambages
D'autres géants (plus petits).

III

Cent fantômes sous un chêne
Agitent en vain leurs chaînes,
Elle en sourit, la souris :
« À la semaine prochaine !
Je serai là, sans encombre,
Chaque lundi... » Pauvres ombres
Qu'une souris contrarie !

IV

Don Quichotte se déplace
Sur son bidet, jambes lasses,
Mais il fatigue bientôt
Et le voilà qui remplace
Sa fidèle Rossinante
L'idée n'est guère étonnante –
Par une grosse moto.

V

Effroyable cavalcade,
Résonne sous les arcades
Le pas vibrant des démons
Qui, la plaisante foucade,
S'en reviennent de la pêche
Ah, vite, qu'on se dépêche ! –,
De la pêche aux goémons.

VI

Étendu sous un portique,
Un pauvre homme politique
Tricote des gants d'hiver
Et constate, pathétique :
« Comme dit ma femme Hélène,
Même avec des gants de laine,
Ma vie ne vaut pas dix vers ! »

VII

Le chef ceint d'une auréole
Et le sein d'une aréole,
Elle est ange au Paradis,
Ange noir : elle est créole
Et souvent fait des passages
En Enfer, ange pas sage,
Où elle aime un vil bandit.

VIII

Le mari d'une grenouille
Écosse un paquet de nouilles,
De sa femme accompagné.
Faut voir comme ils se débrouillent !
Les nouilles n'ont pas de cosses ?
Bah, ça fait rire les gosses,
C'est toujours ça de gagné.

IX

Le portrait de l'oncle Eustache
Dégustant une pistache
Le montrait glabre ; or voilà
Qu'il lui pousse une moustache.
À quoi bon faire des phrases ?
Va falloir que je le rase
Sans chichis ni tralalas.

X

Mon chat assis sur la berge,
Comme font les chats, gamberge
Sur le moyen de pêcher
Les poissons goûteux qu'héberge
La rivière qui préfère
Sourire en le laissant faire
Vu qu'elle est tout asséchée.

XI

Morte hier, sur son nuage
Marie fait du repassage.
Il faut savoir repasser
Quand on a pris le passage
Qui, minute solennelle,
Mène à la vie éternelle ;
C'est le lot des trépassés.

XII

Pouah ! Beurk ! C'est l'odeur fatale
De la jalousie qu'étalent
Les envieux dépités ;
Chiens et chats bientôt détalent
(Bêtes au flair jaune-orange
Que la puanteur dérange)
À grands pas précipités.

XIII

Sa ramure sous la terre,
Un arbre contestataire
Pousse racines dressées.
Comment fait-il ça ? Mystère...
Les arbres ont leurs énigmes
Et loin de tout paradigme
Celui-ci vit rebroussé.

XIV

Sur la route de Valence
Règne le plus grand silence ;
Il est deux plombes du mat'.
C'est là que, plein d'insolence,
Un prof de maths, le teint blême,
S'acharne sur un problème
Redouté des profs de maths.

XV

Un bateau muni de pattes
Bien vite se carapate
Sitôt qu'il aborde au port.
Les gens que la chose épate
Ignorent, je le regrette,
Les anecdotes secrètes
De l'histoire des transports.

XVI

Un bouc, habitant de Nice,
S'est épris d'une génisse
Travestie pour Mardi-Gras
En chèvre ; que Pan bénisse
Leur union, comme celle
D'une bique encor pucelle
Et d'un taurillon bien gras.

XVII

Un galure et des chaussettes
Habitent une poussette
Dans un grenier à l'étroit
Mais ils savent la recette
De la vie simple et facile
Car ils s'aiment, cœurs dociles.
Ah, les ménages à trois !

XVIII

Un poisson volant plein d'ailes
Vole, revole ; autour d'elle
(Il s'agit d'une maman)
Ses petits, prenant modèle
Sur leur adorable mère
Volent, plaisir éphémère,
Éphémère mais charmant.

XIX

Une troupe de chimères,
Toutes d'affreuses commères,
De mes rêves invitées,
Rendent mes nuits bien amères
Mais il arrive que l'une
Ou l'autre fâche la Lune
Qui la mord sans hésiter.

XX

Vois ! C'est l'innombrable horde
Des génies du mal qu'aborde
Un comptable en noir veston.
« Esprits mauvais, qu'on m'accorde
Un peu de temps, que je fasse
Le total de votre race. »
Il compte encore, dit-on.

XXI (1)

Pérorant pour mieux se taire,
Un cavalier solitaire
De gens d'armes entouré
Possède, étonnants critères,
Une épée qui n'a ni manche
Ni lame et que le dimanche
Il brandit dans les fourrés.
Annonay, mercredis 7, 14, 21 et 28 août 2024
(1) Je n'avais pas l'intention de publier ce poème-ci mais une remarque de ma fille sur les vers 5 à 7 – remarque triviale, je dois le dire – m'a fait changer d'avis.
Signature (a-af)
Signature (i)
Icône du volume (a-af)
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