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POÉSIES DE MON CŒUR (i)
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Syracuse


À quoi sert-il que je l'accuse,
Le Temps, de courir comme un fou ?
Je n'ai jamais vu Syracuse,
Je ne verrai jamais Corfou,
Je ne connais pas Samarcande,
Je n'irai pas jusqu'à Riga,
Je ne saurai rien de l'Irlande,
Je n'ai jamais vu Málaga.

Lieux lointains, je vous imagine,
Que je n'ai jamais visités...
La Grande Muraille de Chine,
Ceylan, le royaume du thé,
Les merveilles de l'Acropole,
Le Taj-Mahal, tombeau sacré,
L'immensité glacée des Pôles,
Les Météores faits de grès.

Pour parcourir toute la Terre,
IL faudrait vivre cent mille ans,
Je n'aurai jamais vu Cythère,
Je ne verrai jamais Milan,
Je ne connais pas Alicante,
Je n'irai pas en Tasmanie,
Je ne saurai rien d'Agrigente,
Je n'ai jamais vu l'Albanie.

Lieux lointains, je vous le demande,
Êtes-vous aussi beaux qu'on dit ?
L'ample Cordillère des Andes,
L'archipel des Kiribati,
L'estuaire de l'Amazone,
Shikoku, Kyūshū, Honshū,
Les méandres du Fleuve Jaune,
Le sommet de Machu-Picchu.

Que dire de cette existence
Sinon qu'on va ab ultimo ?
Je n'ai pas vu l'eau de Constance,
Je ne verrai jamais Malmö,
Je ne connais pas Saragosse,
Je n'irai pas à Bucarest,
Je ne saurai rien de l'Écosse,
Je n'ai jamais vu Budapest.

Lieux lointains, s'il fallait sans doute
Que je vous voie dans cette vie,
Il me faudrait prendre la route
Sans trop tarder ; mais cette envie
Ne me tourmente guère ; certes,
Lieux lointains, vous êtes plaisants
Mais le poète qui disserte
Bientôt sur la fuite des ans,

Qui n'a jamais vu Syracuse,
Qui ne verra jamais Corfou,
Sait que rien ne sert qu'il accuse
Le Temps de courir comme un fou
Et que pour parcourir la Terre
Il faudrait vivre cent mille ans
Mais ces lieux, sans qu'ils s'en doutèrent,
Il les a, voyageur allant

Sans but, sans billet, sans bagages,
Visités car finalement
Il n'est que d'ouvrir grand la cage
De l'oiseau bleu du firmament,
Cet oiseau qui suit le poète
Sitôt qu'il voyage en rêvant
Car il est – nous sommes, vous êtes –
Capable d'aller n'importe où,
Rêves fous, rêves captivants
Qui mènent où l'on veut – partout !
Annonay, jeudi 16 janvier 2025
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