Sur le E en finalE du mot,
précédé d'unE voyelle
et suivi d'unE consonne
Éléments de prononciation
⧸ diphtongue en 2 syllabes
_(•) liaison | ni liaison ni élision
E E tonique ⇢ rejet ou contre-rejet
_(•) liaison | ni liaison ni élision
E E tonique ⇢ rejet ou contre-rejet

Vers de 8 et 12 s. alternés, vers de 7 s., vers de 12 syllabes
À noter
- Rythmeles différentes longueurs de vers peuvent rendre la lecture un peu ardue
- semble– // T-ilrejet très marqué ; attention de ne pas oublier la rime
- — Soitprononcer : soiT'
- on ôt' S3 syllabes
I
J'écrivais_(z)un charmant poème ⇢
Qui parlait de l'amour quand_(t)il se fait pressant :
« Ma tendre amie Aline, aime-moi, moi qui t'aime ⇢
D'un sentiment qui va croissant. »
C'est la distracti⧸on extrême ⇢
Qui m'inspirE ces mots ? Aline est bien loin, sans ⇢
Le plus petit regret car c'est Sandra que j'aime.
Bon, bon, bon... « Ma tendre amie San... »
II
C'est_(t)alors qu'il a surgi ⇢
Du fond de mon encrier ⇢
En disant – non, il criait :
« On se croit donc tout permis ? »
Il avait_(t)un air énorme ⇢
Avec son très | haut-de-forme,
Et sa redingotE noire ⇢
Râpée, aux reflets de moire.
Que tu ne fais plus de vers ?
Remarque, il ne vaut pas cher,
Ton poèmE, malappris !
— Écoutez, petit cloporte,
Vous n'aimez pas ? Que m'importe !
Cessez vitE cettE farce ⇢
Et ce n'est vraiment pas parce...
— SilencE ! Tu te crois fort ?
Apprends plutôt tes leçons...
Est-il bêtE, ce garçon !
(Et sans faire aucun effort).
— Mais de quellEs leçons s'agit-il, mon bon maître ?
(Le ton est_(t)ironique – il ne l'a pas saisi).
Mes pauvrEs vers – passons – n'ont pas l'heur de paraître ⇢
DignEs de la critique et de la poésie ?
Je parlE de l'amour ! C'est un sujet, me semble– ⇢
T-il que tous les auteurs_(z)ont_(t)évoqué, pardi !
Amour, amour toujours... L'amour toujours rassemble ⇢
Les âmEs_(z)et les cœurs... Enfin, ce que j'en dis...
— Mais l'amour je m'en fous ! C'est le E en finale ⇢
D'amie (ah, que résonne ici mal Sandra ; fi !)
Qui gênE, pauvrE fou ! La règlE générale ⇢
RefusE la consonne après... Oh, ça suffit !
— Quel E ? QuellE consonne ? Allons, je vous écoute.
Développez, mon cher, vous en mourez d'envie.
Je suis commE personne attentif, point n'en doute.
Faites-le-moi en vers et j'en serai ravi.
— Soit. Plaisantin qui te piques ⇢
D'écrirE comme un classique,
RespectE donc les canons ⇢
De Calli⧸opE, crénom !
C'est ce E avec consonne ⇢
Qui doit sonner – et qu'il sonne ! –
CommE syllabE qu'on lit ⇢
Et que toujours tu oublies ⇢
Au prétextE, j'en chancelle,
Qu'il est fils d'unE voyelle.
Ma tendre ami-eu Sandra ⇢
(Calli⧸opE m'absoudra ⇢
De dire une horreur pareille !)
Est_(t)insultE pour l'oreille.
Or on DOIT le dire ainsi.
Surtout ne dis pas merci...
Et quoi ? Te rends-tu pas compte ?
Ami-eu Sandra... La honte !
Ami-eu Sandra... Grands dieux,
Qu'un vers peut_(t)être odi⧸eux !
Mais Ma tendre amie Aline ⇢
Est_(t)un vers fort bien senti,
Aussi qui a bonnE mine.
— Bon ! Mais Aline est partie ⇢
(Adieu, ma Parisi⧸enne !)
— Non ? Vrai ? Qui l'a remplacée ?
— Pour autant qu'il m'en souvienne,
C'est ma tendre amie... — Assez !
Sandra, je me le rappelle :
Sandra ; pas_(z)après amie !
S consonnE, | E voyelle,
On se croit donc tout permis ?
— Mais que fairE de ma belle ?
— Prends-en une au nom charmant,
Charmant mais_(z)avec voyelle !
— Pour Sandra... Je fais comment ?
— Ôte-lui le S, bonhomme !
— Oui... Ma tendre amie Andra,
En draps pour croquer la pomme,
Promis,_(z)il m'en souviendra ! »
III
Il est reparti, l'ancêtre,
Au fond de mon encrier.
En grommelant : « Dur métier...
Lui aurai-je appris ? Peut-être... »
Il s'en est retourné, le chapeau de travers,
En pleurant sur « l'art véritable ⇢
Qui se perd, de fairE des vers »,
PathétiquE gardien des règlEs_(z)immuables.
Vous l'avouerai-je ici ? Il m'était sympathique,
Ce vieillard surfait – ô combien !
Mais moi je suis néo-classique,
Néo – front haut de même – et cela me va bien.
Ma tendre amie Sandra – maintenant qu'il a fui,
Reviens, Sandra, reviens, peuchère ! –,
Tu sais, pour la prochainE nuit,
Ô ma douce hôtesse, on ôt' S : en draps, ma chère !
IV
Cette histoirE, messieurs-dames,
S'est jouée voilà longtemps,
Sandra est partie (sans drame,
Emportant mes draps pourtant).
D'autrEs mies gentEs_(z)et bonnes ⇢
EntrE mes draps sont passées,
Aux voyellEs – | E – consonnes ⇢
Je n'ai jamais renoncé.
« Mes chéri-eu(s) je vous aime ! »
Dirait l'autrE désuet.
Mes chéries dans mes poèmes ⇢
VotrE | E restE muet.
Le poètE qui déclame ⇢
Suit la languE de son temps.
La mienne est vôtrE, mesdames –
Honorablement s'entend.
Puis je vais changer mon poème ⇢
Qui parlE de l'amour quand_(t)il se fait pressant :
« Ma tendre amie – voir note (*), aime-moi car je t'aime ⇢
D'un sentiment qui va croissant. »
(*) NotE : ma lectrice, ici même ⇢
Je peux graver ton nom si ton cœur y consent.
J'ai des économies, un loft dans le seizième :
En bref, un coup intéressant.
V. ChutE (puisqu'il en faut_(t)une)
« Chéri ! Lève-toi ! Suis dans la cuisine,
Ton café t'attend, avec tes tartines !
— (Ton ensommeillé) Mmm... Merci, Aline...
— (Ton étonné) Qui ? — Euh... Merci, Sandra ! »
(Mon étourderie bientôt me perdra –
Lecteur amoureux, tu me comprendras).
« AlinE ? Sandra ? Moi, je m'appelle Ève ! »
Elle a fui sur l'heure : un amour s'achève.
Là je dis : bravo ! Scélérat de rêve...
J'écrivais_(z)un charmant poème ⇢
Qui parlait de l'amour quand_(t)il se fait pressant :
« Ma tendre amie Aline, aime-moi, moi qui t'aime ⇢
D'un sentiment qui va croissant. »
C'est la distracti⧸on extrême ⇢
Qui m'inspirE ces mots ? Aline est bien loin, sans ⇢
Le plus petit regret car c'est Sandra que j'aime.
Bon, bon, bon... « Ma tendre amie San... »
II
C'est_(t)alors qu'il a surgi ⇢
Du fond de mon encrier ⇢
En disant – non, il criait :
« On se croit donc tout permis ? »
Il avait_(t)un air énorme ⇢
Avec son très | haut-de-forme,
Et sa redingotE noire ⇢
Râpée, aux reflets de moire.
« Mais... qui êtEs-vous ? D'où sortez-vous commE ça ?
— ...
— Parlez, nom de Dieu !
— Eh, t'ai-jE donc tant surpris ⇢— ...
— Parlez, nom de Dieu !
Que tu ne fais plus de vers ?
Remarque, il ne vaut pas cher,
Ton poèmE, malappris !
— Écoutez, petit cloporte,
Vous n'aimez pas ? Que m'importe !
Cessez vitE cettE farce ⇢
Et ce n'est vraiment pas parce...
— SilencE ! Tu te crois fort ?
Apprends plutôt tes leçons...
Est-il bêtE, ce garçon !
(Et sans faire aucun effort).
— Mais de quellEs leçons s'agit-il, mon bon maître ?
(Le ton est_(t)ironique – il ne l'a pas saisi).
Mes pauvrEs vers – passons – n'ont pas l'heur de paraître ⇢
DignEs de la critique et de la poésie ?
Je parlE de l'amour ! C'est un sujet, me semble– ⇢
T-il que tous les auteurs_(z)ont_(t)évoqué, pardi !
Amour, amour toujours... L'amour toujours rassemble ⇢
Les âmEs_(z)et les cœurs... Enfin, ce que j'en dis...
— Mais l'amour je m'en fous ! C'est le E en finale ⇢
D'amie (ah, que résonne ici mal Sandra ; fi !)
Qui gênE, pauvrE fou ! La règlE générale ⇢
RefusE la consonne après... Oh, ça suffit !
— Quel E ? QuellE consonne ? Allons, je vous écoute.
Développez, mon cher, vous en mourez d'envie.
Je suis commE personne attentif, point n'en doute.
Faites-le-moi en vers et j'en serai ravi.
— Soit. Plaisantin qui te piques ⇢
D'écrirE comme un classique,
RespectE donc les canons ⇢
De Calli⧸opE, crénom !
C'est ce E avec consonne ⇢
Qui doit sonner – et qu'il sonne ! –
CommE syllabE qu'on lit ⇢
Et que toujours tu oublies ⇢
Au prétextE, j'en chancelle,
Qu'il est fils d'unE voyelle.
Ma tendre ami-eu Sandra ⇢
(Calli⧸opE m'absoudra ⇢
De dire une horreur pareille !)
Est_(t)insultE pour l'oreille.
Or on DOIT le dire ainsi.
Surtout ne dis pas merci...
Et quoi ? Te rends-tu pas compte ?
Ami-eu Sandra... La honte !
Ami-eu Sandra... Grands dieux,
Qu'un vers peut_(t)être odi⧸eux !
Mais Ma tendre amie Aline ⇢
Est_(t)un vers fort bien senti,
Aussi qui a bonnE mine.
— Bon ! Mais Aline est partie ⇢
(Adieu, ma Parisi⧸enne !)
— Non ? Vrai ? Qui l'a remplacée ?
— Pour autant qu'il m'en souvienne,
C'est ma tendre amie... — Assez !
Sandra, je me le rappelle :
Sandra ; pas_(z)après amie !
S consonnE, | E voyelle,
On se croit donc tout permis ?
— Mais que fairE de ma belle ?
— Prends-en une au nom charmant,
Charmant mais_(z)avec voyelle !
— Pour Sandra... Je fais comment ?
— Ôte-lui le S, bonhomme !
— Oui... Ma tendre amie Andra,
En draps pour croquer la pomme,
Promis,_(z)il m'en souviendra ! »
III
Il est reparti, l'ancêtre,
Au fond de mon encrier.
En grommelant : « Dur métier...
Lui aurai-je appris ? Peut-être... »
Il s'en est retourné, le chapeau de travers,
En pleurant sur « l'art véritable ⇢
Qui se perd, de fairE des vers »,
PathétiquE gardien des règlEs_(z)immuables.
Vous l'avouerai-je ici ? Il m'était sympathique,
Ce vieillard surfait – ô combien !
Mais moi je suis néo-classique,
Néo – front haut de même – et cela me va bien.
Ma tendre amie Sandra – maintenant qu'il a fui,
Reviens, Sandra, reviens, peuchère ! –,
Tu sais, pour la prochainE nuit,
Ô ma douce hôtesse, on ôt' S : en draps, ma chère !
IV
Cette histoirE, messieurs-dames,
S'est jouée voilà longtemps,
Sandra est partie (sans drame,
Emportant mes draps pourtant).
D'autrEs mies gentEs_(z)et bonnes ⇢
EntrE mes draps sont passées,
Aux voyellEs – | E – consonnes ⇢
Je n'ai jamais renoncé.
« Mes chéri-eu(s) je vous aime ! »
Dirait l'autrE désuet.
Mes chéries dans mes poèmes ⇢
VotrE | E restE muet.
Le poètE qui déclame ⇢
Suit la languE de son temps.
La mienne est vôtrE, mesdames –
Honorablement s'entend.
Puis je vais changer mon poème ⇢
Qui parlE de l'amour quand_(t)il se fait pressant :
« Ma tendre amie – voir note (*), aime-moi car je t'aime ⇢
D'un sentiment qui va croissant. »
(*) NotE : ma lectrice, ici même ⇢
Je peux graver ton nom si ton cœur y consent.
J'ai des économies, un loft dans le seizième :
En bref, un coup intéressant.
V. ChutE (puisqu'il en faut_(t)une)
« Chéri ! Lève-toi ! Suis dans la cuisine,
Ton café t'attend, avec tes tartines !
— (Ton ensommeillé) Mmm... Merci, Aline...
— (Ton étonné) Qui ? — Euh... Merci, Sandra ! »
(Mon étourderie bientôt me perdra –
Lecteur amoureux, tu me comprendras).
« AlinE ? Sandra ? Moi, je m'appelle Ève ! »
Elle a fui sur l'heure : un amour s'achève.
Là je dis : bravo ! Scélérat de rêve...
La légende des « Éléments de prononciation » est accessible via le bouton « Légende » ci-dessous. Consultez-la si besoin pour comprendre la signification des symboles employés.


- Les règles usuelles du français ne font pas l'objet d'éléments de prononciation, seuls les points pouvant poser problème sont signalés.
- ⁎⧸⁎diphtongue (2 sons voyelles contigus) lue habituellement en 1 syllabe et à lire en 2 syllabes.
-
⁎_(•)⁎liaison susceptible d'être oubliée (avec le son correspondant). À noter :
- les liaisons usuelles ne sont pas repérées (tout le monde est censé les faire).
- certaines liaisons peuvent être faites même si elles ne sont pas repérées ; ainsi celles entre les verbes en ER et la voyelle qui suit.
- ⁎ | ⁎liaison ou élision à ne pas faire.
-
⁎EE final à prononcer (E, Es, Ent), suivi d'une consonne. À noter :
- pour les monosyllabes, le E final n'est pas repéré car il est toujours prononcé.
- les mots composés (avec tirets) sont considérés comme un seul mot.
- ⁎ ⇢rejet (ou contre-rejet). À noter :
- lire les vers concernés en les enchaînant mais...
- ...faire quand même une très brève pause pour ne pas « noyer » la rime.
