Un rêvE bizarre
(Le MaîtrE du Ciel)
Éléments de prononciation
⧸ diphtongue en 2 syllabes
_(•) liaison | ni liaison ni élision
E E tonique ⇢ rejet ou contre-rejet
_(•) liaison | ni liaison ni élision
E E tonique ⇢ rejet ou contre-rejet

Vers de 10 syllabes
À noter
- cou⧸ette2 syllabes
J'ai fait l'autrE nuit, sous la LunE ronde ⇢
Qui brillE là-haut d'un éclat fervent,
Un rêvE bizarre. Où la Lune abonde,
Ils sont_(t)abondants, les rêvEs souvent.
Le MaîtrE du Ciel, entends : de l'Empire ⇢
InvisiblE, certe et réel pourtant,
Où nous en irons sitôt qu'elle expire,
La vie qui s'enfuit, qu'on laisse en partant,
Le MaîtrE du Ciel, dis-jE, venait faire ⇢
L'informati⧸on du pauvrE mortel.
RêvEs,_(z)êtes-vous, messagers des sphères,
Les courriers des dieux qu'on prie sur l'autel ?
« Or ça, me dit-il, sais-tu, petit homme,
Que tu as vécu maintEs vies déjà ?
Tu vivras_(z)encor maintEs vies ; vois comme ⇢
Le monde est magique, où tu t'immergeas.
— Je sais, répondis-je, et je sais bien, dame,
Que l'âme y fait son éducati⧸on.
Je vivrai encore, et tant que mon âme ⇢
N'aura pas_(z)atteint la perfecti⧸on.
Mais je ne suis pas de ceux qui se plaignent ;
Le monde est magique et naître hommE c'est ⇢
La phasE finale avant qu'on atteigne ⇢
La perfecti⧸on : c'est tout – c'est_(t)assez !
— Or ça, répliqua le MaîtrE suprême,
Tu vois le bout de ton chemin de croix ?
Hélas, petit homme, hélas, le barème ⇢
Des âmEs n'est pas commE tu le crois !
Pour être homme, hélas, de tes galipettes ⇢
Tu n'es qu'au début. L'âmE doit passer ⇢
Par maints_(z)avatars, de l'homme à la bête ⇢
Pour gagner le Ciel : c'est tout – c'est_(t)assez.
L'homme est_(t)un avide, il faut qu'il possède ⇢
Tout ce qu'il amasse avec passi⧸on.
Pour êtrE nanti, trop souvent il cède ⇢
À son penchant pour la possessi⧸on.
La gent_(t)animale, à tous les étages,
Ne possèdE rien, la vie exceptée.
Cela te revient (le bel héritage !),
Tu seras_(z)ainsi, te faut l'accepter.
Quand ton âme aura cettE compétence,
Qu'ellE sera prête à considérer ⇢
Tous les avatars qui font l'existence,
Sans s'apitoyer ni désespérer,
Alors, petit homme, en coléoptère,
En cerf ou en coq, tu t'incarneras,
Ou, que sais-je encore, en parasitaire,
En poisson des mers, en âne ou en rat... »
Il ignorE tout, le réveil qui sonne,
Des rêvEs qu'on fait dès qu'on s'assoupit.
Le jour se levait : plus rien, plus personne,
Le MaîtrE du Ciel avait déguerpi.
Lui-même assoupi dessus la cou⧸ette,
La pattE posée sur ses yeux fermés,
Il se réveillait, le chat du poète,
Qui sommeillait là – l'auteur le permet.
Lors, d'un œil nouveau plein de déférence,
Je considérai le matou replet.
EntrE nous, minet, quellE différence ?
Je sais maintenant, pour être au complet,
Qu'il faut_(t)aux vivants un corps et une âme ;
Qu'ils naissEnt_(t)humains, qu'ils soient_(t)animaux,
C'est mêmE rengaine et mêmE programme :
Du MaîtrE du Ciel, ce sont là les mots.
Rois_(z)et empereurs, fieffés psychopathes ⇢
Du pouvoir, craignez pour vos dynasties ;
Un jour, vous irez, Sire, à quatrE pattes,
Voilà qui contraint_(t)à la modestie.
Puis moi, le poète aux rêvEs bizarres,
Quand la Lune abonde, à l'éclat grisant,
Je me souviendrai, naguèrE barbare,
Du MaîtrE du Ciel : je sais_(z)à présent !
Qui brillE là-haut d'un éclat fervent,
Un rêvE bizarre. Où la Lune abonde,
Ils sont_(t)abondants, les rêvEs souvent.
Le MaîtrE du Ciel, entends : de l'Empire ⇢
InvisiblE, certe et réel pourtant,
Où nous en irons sitôt qu'elle expire,
La vie qui s'enfuit, qu'on laisse en partant,
Le MaîtrE du Ciel, dis-jE, venait faire ⇢
L'informati⧸on du pauvrE mortel.
RêvEs,_(z)êtes-vous, messagers des sphères,
Les courriers des dieux qu'on prie sur l'autel ?
« Or ça, me dit-il, sais-tu, petit homme,
Que tu as vécu maintEs vies déjà ?
Tu vivras_(z)encor maintEs vies ; vois comme ⇢
Le monde est magique, où tu t'immergeas.
— Je sais, répondis-je, et je sais bien, dame,
Que l'âme y fait son éducati⧸on.
Je vivrai encore, et tant que mon âme ⇢
N'aura pas_(z)atteint la perfecti⧸on.
Mais je ne suis pas de ceux qui se plaignent ;
Le monde est magique et naître hommE c'est ⇢
La phasE finale avant qu'on atteigne ⇢
La perfecti⧸on : c'est tout – c'est_(t)assez !
— Or ça, répliqua le MaîtrE suprême,
Tu vois le bout de ton chemin de croix ?
Hélas, petit homme, hélas, le barème ⇢
Des âmEs n'est pas commE tu le crois !
Pour être homme, hélas, de tes galipettes ⇢
Tu n'es qu'au début. L'âmE doit passer ⇢
Par maints_(z)avatars, de l'homme à la bête ⇢
Pour gagner le Ciel : c'est tout – c'est_(t)assez.
L'homme est_(t)un avide, il faut qu'il possède ⇢
Tout ce qu'il amasse avec passi⧸on.
Pour êtrE nanti, trop souvent il cède ⇢
À son penchant pour la possessi⧸on.
La gent_(t)animale, à tous les étages,
Ne possèdE rien, la vie exceptée.
Cela te revient (le bel héritage !),
Tu seras_(z)ainsi, te faut l'accepter.
Quand ton âme aura cettE compétence,
Qu'ellE sera prête à considérer ⇢
Tous les avatars qui font l'existence,
Sans s'apitoyer ni désespérer,
Alors, petit homme, en coléoptère,
En cerf ou en coq, tu t'incarneras,
Ou, que sais-je encore, en parasitaire,
En poisson des mers, en âne ou en rat... »
Il ignorE tout, le réveil qui sonne,
Des rêvEs qu'on fait dès qu'on s'assoupit.
Le jour se levait : plus rien, plus personne,
Le MaîtrE du Ciel avait déguerpi.
Lui-même assoupi dessus la cou⧸ette,
La pattE posée sur ses yeux fermés,
Il se réveillait, le chat du poète,
Qui sommeillait là – l'auteur le permet.
Lors, d'un œil nouveau plein de déférence,
Je considérai le matou replet.
EntrE nous, minet, quellE différence ?
Je sais maintenant, pour être au complet,
Qu'il faut_(t)aux vivants un corps et une âme ;
Qu'ils naissEnt_(t)humains, qu'ils soient_(t)animaux,
C'est mêmE rengaine et mêmE programme :
Du MaîtrE du Ciel, ce sont là les mots.
Rois_(z)et empereurs, fieffés psychopathes ⇢
Du pouvoir, craignez pour vos dynasties ;
Un jour, vous irez, Sire, à quatrE pattes,
Voilà qui contraint_(t)à la modestie.
Puis moi, le poète aux rêvEs bizarres,
Quand la Lune abonde, à l'éclat grisant,
Je me souviendrai, naguèrE barbare,
Du MaîtrE du Ciel : je sais_(z)à présent !
La légende des « Éléments de prononciation » est accessible via le bouton « Légende » ci-dessous. Consultez-la si besoin pour comprendre la signification des symboles employés.


- Les règles usuelles du français ne font pas l'objet d'éléments de prononciation, seuls les points pouvant poser problème sont signalés.
- En général :
- bien articuler (sans exagérer) pour détacher les syllabes,
- faire entendre les consonnes doubles (ll, mm, etc.) sur les mots qui le justifient,
- lire la poésie « avec son cœur », employer le ton et le rythme que l'on sent être les plus appropriés,
- ne pas hésiter à varier les effets au fil du texte.
- ⁎⧸⁎diphtongue (2 sons voyelles contigus) lue habituellement en 1 syllabe et à lire en 2 syllabes.
-
⁎_(•)⁎liaison susceptible d'être oubliée (avec le son correspondant). À noter :
- les liaisons usuelles ne sont pas repérées (tout le monde est censé les faire).
- certaines liaisons peuvent être faites même si elles ne sont pas repérées ; ainsi celles entre les verbes en ER et la voyelle qui suit.
- ⁎ | ⁎liaison ou élision à ne pas faire.
-
⁎EE final à prononcer (E, Es, Ent), suivi d'une consonne. À noter :
- pour les monosyllabes, le E final n'est pas repéré car il est toujours prononcé.
- les mots composés (avec tirets) sont considérés comme un seul mot.
- ⁎ ⇢rejet (ou contre-rejet). À noter :
- lire les vers concernés en les enchaînant mais...
- ...faire quand même une très brève pause pour ne pas « noyer » la rime.
