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26 juillet 2017 : une signature à bord du Mastrou

J'ai pris, cahotant sur sa voie métrique,
Le vieux tortillard, chaudière excentrique (...)

J'ai l'habitude de signer quelquefois l'une ou l'autre poésie dans un lieu en rapport direct avec le thème traité. Ainsi fut fait pour La Séquence parisienne et pour plusieurs autres poésies. Plus récemment, la quasi totalité des Dizains ferroviaires (à deux exceptions près) ne pouvait être signée que sur un quai de gare ou dans un train.
À bord du Mastrou
Or donc, et voyez comme les choses sont (parfois) bien faites, ma fille m'a offert un aller-retour Tournon-Lamastre à bord du Mastrou, le célèbre train à voie métrique du Vivarais.

Le Mastrou n'est pas un simple train touristique pour moi. Gamin, j'ai connu, sur une des parties de la voie hélas déferrée, le Mastrou et les autorails Billard en service régulier. Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer ci-contre une photo qui en fait foi : sur cette image, datée de la fin des années 50, mon père et moi posons devant la voie dans le village de mon enfance, Saint-Martin-de-Valamas. On aperçoit nettement les rails et, à gauche, un wagon de « buttes ».
À bord du Mastrou
Pour le coup, j'avais déjà écrit Le vieux tortillard, avec l'intention de le signer en gare de Boucieu-Le-Roi, où je randonne parfois. Mais quelle occasion à ne pas rater, que ce voyage dans le Mastrou - et dans le passé !

Nous avons donc pris place à bord d'une antique voiture en bois, huitième d'un convoi de neuf tracté par la vieille Mallet à double expansion. Cette machine (le réseau en possède deux) est une de celles qui furent en service quand j'étais môme. Je l'ai donc probablement vue passer - mais c'était il y a bien longtemps ! Ces locos sont adaptées aux lignes de montagne avec leurs deux cylindres de chaque côté, haute et basse pression. Songez que cette superbe pièce de mécanique date du début du XXe siècle (toutefois, les chaudières ont été refaites récemment) et qu'elle tourne comme une horloge...
À bord du Mastrou
Bien entendu, le Mastrou n'est pas... le TGV. La vitesse sur le réseau était limitée (elle l'est encore sur la partie en service) à 30 km/h, mais ce ne sont pas les voyageurs qui s'en plaindront. À cette allure, on a tout le temps pour admirer les gorges du Doux et on peut se tenir sans danger sur les plateformes qui sont à chaque extrémité des voitures. Quand même, je n'ai pu m'empêcher de penser aux innombrables services que ce réseau, malgré cette vitesse plus que réduite, a rendu aux habitants des vallées du Doux et de l'Eyrieux pendant de nombreuses années.

Bon, le Mastrou n'est pas un modèle de confort, habitués que nous sommes désormais à des trains sans secousses et signer un poème à bord de la voiture numéro huit a nécessité de la part de l'auteur de la fermeté (dans la tenue du stylo, voir photo à gauche) et beaucoup d'indulgence en voyant le résultat ; mais ces signatures, toutes autant qu'elles sont, restent symboliques. Symboliques mais indispensables. Ne me demandez pas pourquoi, c'est ainsi. C'est une façon, peut-être, d'inscrire un poème dans le temps et dans l'espace.
À bord du Mastrou
Et tandis que j'admirais la Mallet en gare de Lamastre (voir photo à droite), je me suis rappelé que Le vieux tortillard n'était pas le premier poème où j'évoquais la Mastrou ; il m'a laissé tant de souvenirs que je l'ai déjà invité à plusieurs reprises. Un poème lui a été consacré (Vieux vapeur, vol. 1 des Poésies) ; une strophe des Chemins de l'Ardèche (toujours vol. 1) y fait allusion ; enfin, la strophe en aparté n°1 de La Transversale (vol. 3) parle aussi de lui - sans compter que Trains (celui du vol. 3), s'il ne le mentionne pas, y fait fortement penser.

Voilà, la petite aventure des Dizains ferroviaires continue. Les quatre derniers poèmes de la série devraient paraître d'ici l'automne. Entre temps, ne manquez pas de visiter le site des Poésies, il y a régulièrement du nouveau.

P.S. : les amateurs de vieux tortillards qui désireraient plus de précisions sur le train du Vivarais peuvent se rendre sur le site officiel du réseau.