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POÉSIES DE MON CŒUR (a) POÉSIES DE MON CŒUR (i)
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Lire de la poésie

(note publiée le 6 octobre 2014)
Lire de la poésie... Y aurait-il une méthode, une façon de faire pour tirer toute la quintessence d'un poème ? Lire, voilà qui est simple quand on sait. Mais lit-on la poésie versifiée et rimée comme on lit un roman, une bande dessinée, voire, pour les plus pervers, les cours de la bourse ?

Je ne crois pas. Je pense au contraire que la lecture poétique gagne à suivre quelques règles. Ce sont ces règles que j'aimerais vous présenter ici en trois points. Considérez-les tout au plus comme celles que j'essaie d'appliquer moi-même. De là à dire qu'elles sont pertinentes... Le lecteur en jugera.

Tout d'abord, lisez à haute voix. La poésie en vers et en rimes est avant tout musique (les autres formes poétiques aussi, probablement). Les mots sonnent mieux quand ils sont dits. Mieux en tout cas que lorsqu'ils traversent simplement l'esprit.

Ensuite, laissez-vous prendre au rythme du poème. Un poème peut être écrit avec des vers de longueur identique (on parle de mètre régulier) ou avec des vers de longueurs variées (on parle de vers libres) ; mais même dans ce cas, la structure du texte existe et elle est souvent, elle, régulière. Par exemple, ce peut être trois strophes de 8 - 8 - 8 - 12 syllabes. Si vous entrez dans le rythme, vous éviterez les erreurs de syllabes, dues essentiellement aux liaisons omises et aux synérèses/diérèses (¹) et si vous trébuchez, vous vous en rendrez immédiatement compte.

Enfin, liez les rejets (²) mais sans excès. Un rejet trop marqué casse la structure logique de la phrase, et un rejet ignoré affaiblit la rime. Tout est question de mesure...
(¹) Une synérèse est une diphtongue (deux sons-voyelles qui se suivent) prononcée en une seule syllabe. Une diérèse est une diphtongue prononcée en deux syllabes. Contrairement à une idée reçue, la fameuse licence poétique n'autorise pas le poète à choisir entre synérèse et diérèse. Je reviendrai là-dessus dans un prochain article. Exemples de synérèse : ian dans diantre, ied dans pied, ien dans chien ; exemples de diérèses : ion dans lion (li/on), ien dans client (cli/ent). La littérature à ce propos montre bien que rien n'est vraiment clair... Entre la langue parlée, celle des poètes, l'évolution naturelle du langage, etc., diérèse et synérèse restent un des soucis majeurs des versificateurs.

On pourra lire un excellent article sur la question ICI.

(²) Un rejet, c'est quand une phrase se termine au début du vers suivant. Quand une phrase commence à la fin d'un vers et se poursuit au vers suivant, on parle de contre-rejet.