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POÉSIES DE MON CŒUR (a) POÉSIES DE MON CŒUR (i)
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Ambitions...

(note publiée le 7 janvier 2024)
Faut-il être ambitieux pour écrire ? D'ailleurs, que signifie au juste « l'ambition » ? Le Robert précise : « Désir ardent, recherche passionnée de gloire, d'honneurs, de fortune, de succès ».

Amusons-nous à détailler ces différentes formes de l'ambition.

La gloire... Passons. Seul le naïf peut persister à croire qu'elle dépend du talent – tout comme la réussite en termes plus généraux. Quand on se penche un peu sur l'histoire de la poésie, et à condition de suivre les bonnes pistes, on trouve quantité de poètes, plus encore de poétesses, auteurs de poésies charmantes, admirables parfois... et complètement inconnu(e)s. C'est que ces gens-là n'ont pas eu l'heur de plaire à un éditeur de leur vivant (combien de poètes connus ont publié leurs premiers poèmes à compte d'auteur ?) – et pas davantage au XXIe siècle. Le temps est un redoutable fossoyeur de talents.
Ambitions....
Les honneurs : personnellement, ce n'est pas là que je situe l'honneur mais le Robert a pris grand soin de mettre le mot au pluriel. Il s'agit donc des honneurs qu'un poète ambitieux peut espérer et même attendre. Les hochets ont toujours su en séduire quelques-uns. J'ai le même discours à propos des « prix litttéraires ». Si la littérature relève de l'art, parler de prix me paraît aberrant. Mais ce n'est que mon modeste avis.

La fortune, dieu merci, ne m'intéresse guère. J'ai de quoi vivre en quantité suffisante. Au demeurant, ce n'est pas un mince avantage que d'être libéré de ce souci. J'ignore qui ne vit que de poésie aujourd'hui mais je gage que le nombre doit être fort proche de zéro.

Le succès en poésie dépend, je le répète, de la bonne volonté d'un éditeur. Certes, nombre de poètes édités sont talentueux et méritent ce privilège ; pour autant, à côté de ces chanceux, d'autres estiment qu'ils sont injustement négligés. Il faut avouer que la publication, dans telle ou telle collection, de niaiseries sans nom (je pense entre autres aux escrocs de la poésie contemporaine, versificateurs minables et fossoyeurs de la poésie) peut donner un sentiment d'injustice.

Et maintenant ? Quand on a la chance comme moi (voir ci-dessus) de ne rien attendre de la fortune, il est une voie royale pour garder (ou retrouver) la sérénité. Il suffit d'oublier toute ambition – au sens premier où la définit le Robert. Mais il écrit aussi qu'elle peut exister « en bonne part », autrement dit qu'il est des ambitions profitables à celle ou celui qui les a. Pour le poète, plus modestement pour moi en tout cas, il s'agit de l'ambition d'écrire du mieux possible, en mêlant harmonieusement la forme et le fond. Au final, je suis en paix parce que je n'attends rien des autres. Certes, j'apprécie qu'un de mes poèmes fasse l'objet de commentaires favorables mais je ne suis pas perturbé s'il est déconsidéré ou négligé. Après tout, chacun ses goûts. Ami(e)s qui poétisez, soyez sincères, travaillez – l'écriture poétique classique nécessite beaucoup de travail – et ne vous souciez pas du reste. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas affronter le regard (voire le jugement) des autres, ces lectrices et ces lecteurs potentiels. Mais ne cherchez nulle reconnaissance, c'est une des choses les moins partagées au monde. À ce prix, vous serez tranquille et continuerez d'écrire comme vous l'entendez.