Adieux
I
Elle dormait couchée dans son lit. Le silence
Régnait entre les murs de la chambre où j'entrai.
Je me suis approché doucement. La cadence
Des aiguilles d'azur du réveil orchestrait
De son tic-tac égal la fuite des secondes...
Depuis combien de temps gis-tu là endormie ?
À quel vieux madrigal, à quelle idée féconde
Rêves-tu l'air content, à quels anciens amis ?
Rien ne bouge chez toi ; l'air content, c'est trop dire :
Tu sommeilles paisible, insensible à l'ennui.
Morphée est fort courtois, qu'on ne saurait maudire
Pour être l'invisible allié de nos nuits.
Il n'est pas nuit pourtant ; mais tu dors immobile,
Les paupières penchées, le souffle frémissant,
Le cœur encor battant. Moi, toujours malhabile,
Je me suis approché doucement en pensant
Qu'il est temps chaque jour de s'avouer qu'on s'aime.
Que reste-t-il de nous quand nous sommes passés ?
Juste les mots d'amour que souvent l'amour sème
Lorsque deux cœurs se nouent, que rien ne remplace et
Que j'ai glissés, discrets, au creux de son oreille,
Où descendent les mots que l'on y dépose et
Qui demeurent secrets car le Destin qui veille
Sur nos joies, sur nos maux en est seul avisé.
Puis sans faire de bruit j'ai entrouvert la porte
Et me suis dépêché de sortir en tremblant.
Dehors il faisait nuit maintenant mais qu'importe...
Elle dormait couchée dans son lit aux draps blancs.
II
Le fil est si ténu parfois, de l'existence,
Honte à celui qui feint à l'instant solennel !
Quand je suis revenu le lendemain...
Silence...
Elle dormait enfin du sommeil éternel
Et moi je le savais avant de revenir.
Elle dormait couchée dans son lit. Le silence
Régnait entre les murs de la chambre où j'entrai.
Je me suis approché doucement. La cadence
Des aiguilles d'azur du réveil orchestrait
De son tic-tac égal la fuite des secondes...
Depuis combien de temps gis-tu là endormie ?
À quel vieux madrigal, à quelle idée féconde
Rêves-tu l'air content, à quels anciens amis ?
Rien ne bouge chez toi ; l'air content, c'est trop dire :
Tu sommeilles paisible, insensible à l'ennui.
Morphée est fort courtois, qu'on ne saurait maudire
Pour être l'invisible allié de nos nuits.
Il n'est pas nuit pourtant ; mais tu dors immobile,
Les paupières penchées, le souffle frémissant,
Le cœur encor battant. Moi, toujours malhabile,
Je me suis approché doucement en pensant
Qu'il est temps chaque jour de s'avouer qu'on s'aime.
Que reste-t-il de nous quand nous sommes passés ?
Juste les mots d'amour que souvent l'amour sème
Lorsque deux cœurs se nouent, que rien ne remplace et
Que j'ai glissés, discrets, au creux de son oreille,
Où descendent les mots que l'on y dépose et
Qui demeurent secrets car le Destin qui veille
Sur nos joies, sur nos maux en est seul avisé.
Puis sans faire de bruit j'ai entrouvert la porte
Et me suis dépêché de sortir en tremblant.
Dehors il faisait nuit maintenant mais qu'importe...
Elle dormait couchée dans son lit aux draps blancs.
II
Le fil est si ténu parfois, de l'existence,
Honte à celui qui feint à l'instant solennel !
Quand je suis revenu le lendemain...
Silence...
Elle dormait enfin du sommeil éternel
Et moi je le savais avant de revenir.
Annonay, mercredi 2 novembre 2016