Amour absolu

Je veux pour te donner tout l'amour que je porte
Ne poser à mon cœur nulle condition.
J'ai tout abandonné à mon amour ; qu'importe
Les poèmes non lus, la rage, la rancœur,
L'angoisse, la langueur, les compromissions
Si l'amour absolu s'installe dans mon cœur.

Je ne veux rien changer ; tu es telle, je t'aime,
Je ne veux pas t'aimer pour que tu sois ainsi
Que pourrait l'exiger, odieux anathème,
Un cœur irrésolu et toujours transigeant
Et satisfait jamais... Pauvre cœur ! Non, merci
Et l'amour absolu rend mon cœur diligent.

Je veux qu'à tout moment mon âme se souvienne
Qu'il n'est d'amour total hors la sérénité.
Que valent les serments s'ils s'en vont, s'ils reviennent,
Tout entier dévolus aux seuls bons sentiments ?
Fuir, c'est le sort fatal des amants dépités
Quand l'amour absolu délaisse les amants.

Je veux, ô mon amour, te donner en offrande
Le bonheur de celui qui va le cœur serein.
Nul propos, nul discours, rien que je ne demande,
Il n’est point de salut sans cet apaisement
Et le Soleil qui luit n’est pas plus souverain
Que l’amour absolu s’il guide les amants.