Anachronisme
Me suis-je vraiment trompé d'époque ?
Ceux-là qui s'agitent sans répit
Comptent les jours mais moi je me moque
De perdre mon temps. Rêveur. Tant pis.
Ils sont si pressés, ils vont, ils viennent,
Bonjour, au revoir, merci, adieu,
Ils passent vite mais moi je traîne
Et j'erre sans but. Rêveur. Tant mieux.
On m'a bien dit comment l'existence
S'arrête soudain ; cruel dépit :
Il paraît qu'on meurt mais moi je pense
Exister toujours. Rêveur. Tant pis.
Vivre une autre vie, quand la vie cesse,
Un autre temps dans un autre lieu,
Ils n'y pensent pas mais moi je tresse
Les fils de l'espoir. Rêveur. Tant mieux.
Pour combler leur foi sans espérance,
Ils disent : « Fortune ! », la harpie
Qui les appauvrit mais moi j'encense
Richesse du cœur. Rêveur. Tant pis.
L'or et l'argent pour débaucher l'âme
Les rendent méchants et odieux.
Ils en sont fiers mais moi je condamne
Leurs tristes élans. Rêveur. Tant mieux.
Me suis-je vraiment trompé d'époque ?
On naît quand on doit. Caché, tapi,
Le destin choisit mais moi j'invoque
La liberté nue. Rêveur. Tant pis.
Si le destin règne au nom des dieux,
Moi je m'abandonne au reflet glauque
Des illusions. Rêveur. Tant mieux.
Ceux-là qui s'agitent sans répit
Comptent les jours mais moi je me moque
De perdre mon temps. Rêveur. Tant pis.
Ils sont si pressés, ils vont, ils viennent,
Bonjour, au revoir, merci, adieu,
Ils passent vite mais moi je traîne
Et j'erre sans but. Rêveur. Tant mieux.
On m'a bien dit comment l'existence
S'arrête soudain ; cruel dépit :
Il paraît qu'on meurt mais moi je pense
Exister toujours. Rêveur. Tant pis.
Vivre une autre vie, quand la vie cesse,
Un autre temps dans un autre lieu,
Ils n'y pensent pas mais moi je tresse
Les fils de l'espoir. Rêveur. Tant mieux.
Pour combler leur foi sans espérance,
Ils disent : « Fortune ! », la harpie
Qui les appauvrit mais moi j'encense
Richesse du cœur. Rêveur. Tant pis.
L'or et l'argent pour débaucher l'âme
Les rendent méchants et odieux.
Ils en sont fiers mais moi je condamne
Leurs tristes élans. Rêveur. Tant mieux.
Me suis-je vraiment trompé d'époque ?
On naît quand on doit. Caché, tapi,
Le destin choisit mais moi j'invoque
La liberté nue. Rêveur. Tant pis.
Si le destin règne au nom des dieux,
Moi je m'abandonne au reflet glauque
Des illusions. Rêveur. Tant mieux.
Davézieux, mardi 27 mai 2014