À Nico
À mon pote Nico, pour son accueil formidable, aussi pour sa bonne humeur et surtout pour son amitié indéfectible, ce poème déclamé le jour de l'inauguration de sa Botte Secrète.
Si tous les nains de France, entends : ceux des pelouses,
Cherchaient roi farfelu, le Seigneur des Anneaux
N'aurait aucune chance, il prendrait une blouse
Et qui serait l'élu ? Nicolas Bel Nano.
Nains de France ou d'ailleurs, qui hantent les jardins,
Grands bâfreurs s'ils vivaient, rien qu'à voir leur bedaine,
Éliraient le meilleur : Nico le baladin,
Troubadour éprouvé, maître en calembredaines.
Ah, maître Nicolas... Amoureux de la Botte,
Il fréquente Bergame aussi bien que Bari,
Prenant goût aux bell's dame' (avec ou sans mari),
À la mozarella, à l'Asti qu'on sirote...
Ah, maître Nicolas... En Lombardie sans doute
Il étudie la langue en compagnie d'Érasme.
Pour en passer par là, fascinant qui l'écoute,
Il manie la harangue autant que le sarcasme.
Ah, maître Nicolas... Il traverse les Pouilles,
Marchant d'un pas alerte en se grattant les coudes,
Cœur vaillant, jamais las, il y traîne sa bouille,
La bouche grande ouverte et jamais il ne boude.
Pourquoi le ferait-il ? Son appétit solide
Se satisfait bientôt, sous les frais mimosas,
Du goûteux risotto, des pâtes, des pizzas
Et des relents subtils du Chianti languide.
Lors son cœur généreux comme son portefeuille
Lui disent : « Pourquoi pas ? S'il faut que l'on partage,
S'il faut qu'on rende heureux les bons copains qu'endeuillent
Quelque triste repas, quelque mauvais potage,
Offrons-leur al dente l'Italie... Quel lyrisme,
Le plaisant aromate – et j'en vois qui salivent,
Convivialité, partage, épicurisme
Et gloire à la tomate et à l'huile d'olive !
Amis, soyons contents, faisons bonne ripaille,
Célébrons sans retard les vivants puis, folie,
Les poètes d'antan, madame de Noailles,
Pour la France Ronsard, Dante pour l'Italie.
Levons impatients notre verre à Nico,
S'il fait du bon fricot, qu'il ait sa récompense :
Dégustons confiants, achetons illico :
Fions-nous à Nico pour nous remplir la panse !
Cherchaient roi farfelu, le Seigneur des Anneaux
N'aurait aucune chance, il prendrait une blouse
Et qui serait l'élu ? Nicolas Bel Nano.
Nains de France ou d'ailleurs, qui hantent les jardins,
Grands bâfreurs s'ils vivaient, rien qu'à voir leur bedaine,
Éliraient le meilleur : Nico le baladin,
Troubadour éprouvé, maître en calembredaines.
Ah, maître Nicolas... Amoureux de la Botte,
Il fréquente Bergame aussi bien que Bari,
Prenant goût aux bell's dame' (avec ou sans mari),
À la mozarella, à l'Asti qu'on sirote...
Ah, maître Nicolas... En Lombardie sans doute
Il étudie la langue en compagnie d'Érasme.
Pour en passer par là, fascinant qui l'écoute,
Il manie la harangue autant que le sarcasme.
Ah, maître Nicolas... Il traverse les Pouilles,
Marchant d'un pas alerte en se grattant les coudes,
Cœur vaillant, jamais las, il y traîne sa bouille,
La bouche grande ouverte et jamais il ne boude.
Pourquoi le ferait-il ? Son appétit solide
Se satisfait bientôt, sous les frais mimosas,
Du goûteux risotto, des pâtes, des pizzas
Et des relents subtils du Chianti languide.
Lors son cœur généreux comme son portefeuille
Lui disent : « Pourquoi pas ? S'il faut que l'on partage,
S'il faut qu'on rende heureux les bons copains qu'endeuillent
Quelque triste repas, quelque mauvais potage,
Offrons-leur al dente l'Italie... Quel lyrisme,
Le plaisant aromate – et j'en vois qui salivent,
Convivialité, partage, épicurisme
Et gloire à la tomate et à l'huile d'olive !
Amis, soyons contents, faisons bonne ripaille,
Célébrons sans retard les vivants puis, folie,
Les poètes d'antan, madame de Noailles,
Pour la France Ronsard, Dante pour l'Italie.
Levons impatients notre verre à Nico,
S'il fait du bon fricot, qu'il ait sa récompense :
Dégustons confiants, achetons illico :
Fions-nous à Nico pour nous remplir la panse !
Pour l'inauguration de La Botte Secrète,
Saint-Didier-de-Formans, vendredi 28 août 2020
Saint-Didier-de-Formans, vendredi 28 août 2020
Note de l'auteur : après accord mutuel, nous avions échangé, Nico et moi, un CD et un bouquin ; fameux CD que celui où « Valentin chante Bonin » – c'est son titre. Quant au bouquin, il s'agissait d'un exemplaire heureusement sauvegardé des trois premiers volumes des Cahiers. Le bonheur éprouvé à l'écoute des « Filles de la Haute-Bigue » et autres titres du signor Bel Nano n'a eu d'égale que l'enthousiasme que Nico a manifesté à la lecture des poèmes du recueil susnommé. Pour le coup, l'homme étant un peu-beaucoup poète, il m'a fait l'honneur à son tour de deux ou trois vers pas piqués... des vers. De ceux que j'adore car si la poésie est faite pour célébrer l'amour ou pour se consoler de la mort, elle sert aussi pour ça, pour faire rire un peu les pauvres humains que malmènent les aléas de la vie. Et tant pis pour les mauvais coucheurs ; qu'ils passent leur chemin, ce site n'est pas fait pour eux.
Voici donc, en complément de mes quatre vers de mirliton (de marmiton serait plus juste en l'occurrence), ceux que Nico m'a adressés. Reprenant le titre de mon poème Mettons tout de suite les choses au point, ils sont dans le même ton, celui de ceux qui font les choses sérieusement (rimer à l'hémistiche : copieur, va ! Mais l'effet obtenu vaut l'effort dépensé) sans trop se prendre au sérieux...
Voici donc, en complément de mes quatre vers de mirliton (de marmiton serait plus juste en l'occurrence), ceux que Nico m'a adressés. Reprenant le titre de mon poème Mettons tout de suite les choses au point, ils sont dans le même ton, celui de ceux qui font les choses sérieusement (rimer à l'hémistiche : copieur, va ! Mais l'effet obtenu vaut l'effort dépensé) sans trop se prendre au sérieux...
Mettons tout de suite la prose au foin
Poète, mon ami, je croise ton chemin
Et pourfends l'ennemi de la rime en ton sein
(Je parle de ton for, de ton château d'Espagne
Et non du galbe fort de nichons de Cocagne).
Oui-da, je reconnais dans ta géniale verve
La mienne qui renaît de ses cendres d'orfèvre.
De la langue soyons, camarade ardéchois,
Les ultimes colons : cet art qui nous échoit,
Nous émeut, nous habite et nous colle à la plume,
Mettons-y notre rite, et le poids de l'enclume
Alors sera moins lourd face à la connerie.
Que l'amour et l'humour soient les mamelles qui
Demain abreuveront nos chers concitoyens ;
Leurs masques tomberont, dépourvus de moyens,
Ils n'auront qu'un dessein : s'enivrer de nos vers
Comme on tète le sein d'une nouvelle mère.
Ah ! quelle belle paire, ami, nous formerons
En buvant de la terre un sang de vigneron.
Je n'ai lu jusqu'ici de ton triple chef-d'œuvre
Qu'une infime partie, mais c'est comme une pieuvre
Qui me tente et m'accule à force de génie ;
Permets que je t'envoie quelques vers non bénis.
Grenouilles, bénitiers ou frères d'infortune,
Robin, son cul, Zoé, mettez un peu de thune
De côté pour avoir le plaisir indicible
D'acheter ce miroir de l'âme, cette bible,
Païenne fleur de lin exaltée, déjantée
En appeau léonin d'Austerlitz enchantée.
Les poésies du cœur vous auront convaincus
Et le verbe vainqueur vous trouera le cul !
Et pourfends l'ennemi de la rime en ton sein
(Je parle de ton for, de ton château d'Espagne
Et non du galbe fort de nichons de Cocagne).
Oui-da, je reconnais dans ta géniale verve
La mienne qui renaît de ses cendres d'orfèvre.
De la langue soyons, camarade ardéchois,
Les ultimes colons : cet art qui nous échoit,
Nous émeut, nous habite et nous colle à la plume,
Mettons-y notre rite, et le poids de l'enclume
Alors sera moins lourd face à la connerie.
Que l'amour et l'humour soient les mamelles qui
Demain abreuveront nos chers concitoyens ;
Leurs masques tomberont, dépourvus de moyens,
Ils n'auront qu'un dessein : s'enivrer de nos vers
Comme on tète le sein d'une nouvelle mère.
Ah ! quelle belle paire, ami, nous formerons
En buvant de la terre un sang de vigneron.
Je n'ai lu jusqu'ici de ton triple chef-d'œuvre
Qu'une infime partie, mais c'est comme une pieuvre
Qui me tente et m'accule à force de génie ;
Permets que je t'envoie quelques vers non bénis.
Grenouilles, bénitiers ou frères d'infortune,
Robin, son cul, Zoé, mettez un peu de thune
De côté pour avoir le plaisir indicible
D'acheter ce miroir de l'âme, cette bible,
Païenne fleur de lin exaltée, déjantée
En appeau léonin d'Austerlitz enchantée.
Les poésies du cœur vous auront convaincus
Et le verbe vainqueur vous trouera le cul !
Courriel reçu de Nico, mardi 2 juin 2020
Le tout, Annonay, mercredi 10 mars 2021