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À Anna de Noailles, poétesse (1876-1933)

Respectueusement.
Anna de Brancovan, comtesse de Noailles,
Vous avez dit l'amour, la vie, la mort indue...
Je vous ai lue souvent ; s'il faut, vaille que vaille,
Que je m'exile un jour sur une île perdue,
Je prendrai avec moi mon âme véritable,
Bien sûr j'emporterai ma plume et du papier
Et le cœur en émoi et le cœur innombrable
Ainsi je partirai (que devrai-je expier ?),
L'ombre des jours sera ma compagne fidèle
Mais à l'ombre aisément, comme l'aube à la nuit,
Succèdent, apparat de promesses nouvelles,
Les éblouissements des soleils reconstruits :
J'aurai dans mon ballot un livre de poèmes,
Quand vous parliez de vous, de vos âpres remords,
Assis au bord de l'eau sur mon île lointaine,
J'évoquerai, ô fou, les vivants et les morts.
La fin de l'existence est au bout du chemin ;
Je vous veux tendre alors une main fraternelle,
Quoi qu'on dise ou qu'on pense on meurt un jour – demain,
Qu'est-ce, la vie ? La mort ? Les forces éternelles.
Les regrets, ardemment, à l'heure du départ,
En allant au trépas, sont-ils ce qu'on emporte ?
Était-il testament, ce vers en faire-part :
« Hélas ! Je n'étais pas faite pour être morte... » ?
Pour les hommes toujours la vraie condition
Est de mourir pourtant. Poème de l'ultime,
Poème de l'amour, des folles passions,
Poème de ce temps où vous rimiez... Je rime
Par l'espoir pressenti : j'aimerais vous offrir
Ces quelques vers, madame, au nom de l'espérance ;
Vous avez consenti à l'honneur de souffrir :
Si souffrir est un drame, écrire est une chance
Et vous avez écrit avec tant de bonheur
Que mon cœur ébloui en a gardé la trace.
Ce poème est un cri, cet autre un chant d'honneur,
Un chagrin enfoui comme une joie fugace.
S'il me fallait ici vous dire un mot choisi,
Et l'emporte le vent d'où qu'il vienne, où qu'il aille,
Ce mot serait : Merci, pour votre poésie,
Anna de Brancovan, comtesse de Noailles.
Annonay, lundi 20 octobre 2014
Note de l'auteur : ce poème a son petit secret. Je n'en dirai pas davantage mais les lecteurs qui apprécient Anna de Noailles et qui, partant, connaissent bien sa poésie, n'auront aucun mal à le percer.
Extrait du recueil « Les forces éternelles », voici « Appel », poème d'Anna de Noailles. J'ai découvert ce texte après avoir rédigé l'essentiel de l'hommage que j'ai essayé de rendre à la poétesse. Il m'a semblé trouver comme un écho entre les deux textes. Oui, madame de Noailles, vous avez porté aux lèvres de nombre de poètes des générations qui vous ont succédé cette « amphore de Poésie » du meilleur cru...
Appel

Vous qu'étant morte j'aimerai,
Jeunes gens des saisons futures,
Lorsque mêlée à la nature
Je serai son vivant secret,
J'ai mérité d'être choisie,
– Perpétuité des humains ! –
Par votre tendre fantaisie,
Car lorsque sur tous les chemins
Je défaillais de frénésie,
Je tremblais d'amour et de fièvre,
J'ai soulevé entre mes mains
Une amphore de Poésie
Et je l'ai portée à vos lèvres !
« Anna de Noailles », un film de Antoine Gallien et de Françoise Giroud – © Cinétévé/France 3, 1997 (plus de précisions ICI) (format volontairement réduit à 480 x 270 pixels).

« Anna de Noailles »

« Qui était Anna de Noailles ? », une émission de France-Culture avec François Raviez, maître de conférences à l'université d'Artois, spécialiste d'Anna de Noailles (le lien vers la page originale est PAR ICI).

« Qui était Anna de Noailles, celle qui s'autoproclamait plus grande poétesse de tous les temps ? »

Émission de France-Culture du vendredi 28 avril 2023

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