C'est le nom du chef de gare
Métaphore ferroviaire
Les amours que j'attendais,
Sont, tous signaux à l'arrêt,
Bloqués au bout du quai D.
Le Destin, qui ne s'égare
(C'est le nom du chef de gare)
Jamais dans l'inadvertance
Attache grande importance
Aux convois d'amour chargés,
L'entrain comme transporteur,
Les câlins comme sujet,
Éros comme expéditeur
Et, comme destinataires,
Les amoureux de la Terre.
Le Destin, sans crier gare
(C'est le nom du chef de gare)
Pour autant bloque souvent
Là-bas au bout du quai D
Les convois d'amour fervent,
« Parce que, a-t-il plaidé,
Pour Éros c'est filoutage
Que prendre espoir en otage.
Honneur à qui se contente
De n'être pas dans l'attente !
Pour celui-là, nul revers,
Voie libre, pas de danger
De retard : carré ouvert
Au convoi d'amour chargé. »
Le Destin ne se bagarre
(C'est le nom du chef de gare)
Jamais avec Éros, certes.
Ami lecteur, qui dissertes
Sur l'amour tant espéré,
Chaque jour tant attendu,
Tes amours sont à l'arrêt
Sur un bout de quai perdu,
Le quai D de ce poème
Pour ce que ton cœur bohème
Bat au nom de l'espérance,
Regrettable préférence.
Pour qui vit sans demander,
Le Destin sait voir large et
Donne voie libre au quai D
Aux convois d'amour chargés.
Gare du Péage-de-Roussillon, jeudi 18 novembre 2021