Éros, bis repetita
Poème d'amour optimiste sur les premières mesures de : « Secret Love » (Paul Francis Webster, 1953).
Il aimait comme à vingt ans,
Elle avait peur d'être aimée,
Il n'éclot pas, le printemps,
Dans les cœurs longtemps fermés.
Ce jour-là sans aucun doute,
Tu rôdais dans les parages...
Sauveur des cœurs en déroute,
En voilà deux beaux. Courage !
Petit loustic au carquois,
Tu l'as rendu amoureux
Mais il fut inadéquat
Ton second trait – malheureux !
Gamin, ta deuxième flèche
Lors manqua de virulence.
Pour un cœur qu'on dit revêche,
Il faut au moins une lance.
Mais bientôt trop occupé
À changer d'autres destins,
Tu n'as pas compris. Dupé,
Le petit dieu libertin !
Il a goûté à sa bouche
Mais nul ne peut l'impossible :
Âme fière et cœur farouche,
Elle est restée impassible.
Il s'est dit : « Étrange issue...
Quoi ? Nulle réaction ? »
Or plus un cœur est déçu,
Plus vive est la passion.
Il a déclaré sa flamme,
Elle a fait la sourde oreille.
Entendre le cœur des femmes
Est besogne sans pareille.
Il lui a dit : « J'attendrai...
Après la nuit ombragée,
Le Soleil ravit l'adret
Où s'attarde le berger. »
Il savait la patience.
Pour un galant, s'il espère,
La douceur fait sa vaillance
Et le temps est son compère.
Elle était constante aussi,
« Dédain dans son cœur est roi »,
Mais cet amour en sursis,
Quel fougue – et quel désarroi !
Conquérant des cœurs rebelles,
Il fallut que lui t'émeuve
Pour retourner vers la belle
Avec une flèche neuve.
Ce jour-là, sans en douter,
Tu revins ici, pardi.
Sauveur des cœurs déroutés,
Son cœur est à toi : hardi !
Gamin, ta nouvelle flèche
Lors l'a rendue amoureuse.
Pour un cœur qu'on dit revêche,
Il faut flèche vigoureuse.
Mais, petit ange au carquois
Qui lui fis le cœur battant,
Dis-moi donc un peu : pourquoi
As-tu tardé si longtemps ?
Basta ! C'est question vaine,
Vénus n'en fait qu'à sa tête
Et il en a, de la veine,
Le soupirant qui s'entête
Si Éros le séraphin
Repasse, mieux équipé,
Transpercer le cœur enfin
De l'amante émancipée.
Allons... S'il faut qu'un poème
Cesse, pour la circonstance
Laissons ces deux-là. Qu'ils s'aiment !
Le reste, quelle importance ?
Il aimait comme à vingt ans,
Elle avait peur d'être aimée
Et moi j'ai le cœur content
Si mes vers vous ont charmés...
Elle avait peur d'être aimée,
Il n'éclot pas, le printemps,
Dans les cœurs longtemps fermés.
Ce jour-là sans aucun doute,
Tu rôdais dans les parages...
Sauveur des cœurs en déroute,
En voilà deux beaux. Courage !
Petit loustic au carquois,
Tu l'as rendu amoureux
Mais il fut inadéquat
Ton second trait – malheureux !
Gamin, ta deuxième flèche
Lors manqua de virulence.
Pour un cœur qu'on dit revêche,
Il faut au moins une lance.
Mais bientôt trop occupé
À changer d'autres destins,
Tu n'as pas compris. Dupé,
Le petit dieu libertin !
Il a goûté à sa bouche
Mais nul ne peut l'impossible :
Âme fière et cœur farouche,
Elle est restée impassible.
Il s'est dit : « Étrange issue...
Quoi ? Nulle réaction ? »
Or plus un cœur est déçu,
Plus vive est la passion.
Il a déclaré sa flamme,
Elle a fait la sourde oreille.
Entendre le cœur des femmes
Est besogne sans pareille.
Il lui a dit : « J'attendrai...
Après la nuit ombragée,
Le Soleil ravit l'adret
Où s'attarde le berger. »
Il savait la patience.
Pour un galant, s'il espère,
La douceur fait sa vaillance
Et le temps est son compère.
Elle était constante aussi,
« Dédain dans son cœur est roi »,
Mais cet amour en sursis,
Quel fougue – et quel désarroi !
Conquérant des cœurs rebelles,
Il fallut que lui t'émeuve
Pour retourner vers la belle
Avec une flèche neuve.
Ce jour-là, sans en douter,
Tu revins ici, pardi.
Sauveur des cœurs déroutés,
Son cœur est à toi : hardi !
Gamin, ta nouvelle flèche
Lors l'a rendue amoureuse.
Pour un cœur qu'on dit revêche,
Il faut flèche vigoureuse.
Mais, petit ange au carquois
Qui lui fis le cœur battant,
Dis-moi donc un peu : pourquoi
As-tu tardé si longtemps ?
Basta ! C'est question vaine,
Vénus n'en fait qu'à sa tête
Et il en a, de la veine,
Le soupirant qui s'entête
Si Éros le séraphin
Repasse, mieux équipé,
Transpercer le cœur enfin
De l'amante émancipée.
Allons... S'il faut qu'un poème
Cesse, pour la circonstance
Laissons ces deux-là. Qu'ils s'aiment !
Le reste, quelle importance ?
Il aimait comme à vingt ans,
Elle avait peur d'être aimée
Et moi j'ai le cœur content
Si mes vers vous ont charmés...
Annonay, jeudi 19 décembre 2019
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Secret Love
(version de Richard « Groove » Holmes)
(Cette poésie porte le numéro 3 sur 7)