Feuille blanche
I
Te voilà devant moi, feuille blanche.
Comme on dit, j'ai du pain sur la planche.
« J'ai du pain sur la planche » dit-on...
Soit. Et revenons à nos moutons.
Tiens ! « Revenons à nos moutons » c'est
Une expression. Bon, c'est assez !
Te voilà devant moi, feuille blanche.
Il fait beau. L'air est chaud. C'est dimanche.
Parfois, le dimanche pour changer,
Ma muse prend son jour de congé.
Le stylo me démange et pourtant
La page reste blanche. Épatant !
Te voilà devant moi, feuille blanche.
P'tit couplet : « J'ai la mémoir' qui flanche,
J' me souviens plus très bien. » Malheureux !
« Et main-te-nant, que vais-je fai-rrreuh ? »
C'est pas le tout de penser chanson.
Nous avons de l'ouvrage. Avançons !
Te voilà devant moi, feuille blanche.
Un merle sifflote sur sa branche
Et mon chat le suit fort décidé.
Une fable... En voilà, une idée !
« Le merle et le matou polisson ».
Mais page toujours blanche. Passons.
Te voilà devant moi, feuille blanche.
Eh, c'est une autre paire de manches
Quand la source est tarie sans recours.
Écrire... ah bon... mais quoi ? Au secours !
Qui parlera du sort odieux
Du poète abandonné des dieux ?
Te voilà devant moi, feuille blanche.
Vite l'idée, l'idée qui déclenche
La machine à écrire – pardon –,
L'idée qui..., l'idée que..., l'idée dont...
Bref, tout pour une idée. Cependant
La page reste blanche. Obsédant !
II
Te voilà devant moi, mon poète.
Là, tu auras fait ton malhonnête,
Tu m'auras recouverte de vers
Pour dire, c'est le monde à l'envers,
« Je n'ai rien à te dire, lecteur... »
Et moi, encore blanche ? Menteur !
III
Post-scriptum : elle a bon dos, la muse.
Sans rire, crois-tu que ça m'amuse
De jouer pour toi les bonnes fées,
De te souffler mots, rimes, effets,
En deux mots : de te tenir la main ?
J'ai droit à mon dimanche. À demain !
Te voilà devant moi, feuille blanche.
Comme on dit, j'ai du pain sur la planche.
« J'ai du pain sur la planche » dit-on...
Soit. Et revenons à nos moutons.
Tiens ! « Revenons à nos moutons » c'est
Une expression. Bon, c'est assez !
Te voilà devant moi, feuille blanche.
Il fait beau. L'air est chaud. C'est dimanche.
Parfois, le dimanche pour changer,
Ma muse prend son jour de congé.
Le stylo me démange et pourtant
La page reste blanche. Épatant !
Te voilà devant moi, feuille blanche.
P'tit couplet : « J'ai la mémoir' qui flanche,
J' me souviens plus très bien. » Malheureux !
« Et main-te-nant, que vais-je fai-rrreuh ? »
C'est pas le tout de penser chanson.
Nous avons de l'ouvrage. Avançons !
Te voilà devant moi, feuille blanche.
Un merle sifflote sur sa branche
Et mon chat le suit fort décidé.
Une fable... En voilà, une idée !
« Le merle et le matou polisson ».
Mais page toujours blanche. Passons.
Te voilà devant moi, feuille blanche.
Eh, c'est une autre paire de manches
Quand la source est tarie sans recours.
Écrire... ah bon... mais quoi ? Au secours !
Qui parlera du sort odieux
Du poète abandonné des dieux ?
Te voilà devant moi, feuille blanche.
Vite l'idée, l'idée qui déclenche
La machine à écrire – pardon –,
L'idée qui..., l'idée que..., l'idée dont...
Bref, tout pour une idée. Cependant
La page reste blanche. Obsédant !
II
Te voilà devant moi, mon poète.
Là, tu auras fait ton malhonnête,
Tu m'auras recouverte de vers
Pour dire, c'est le monde à l'envers,
« Je n'ai rien à te dire, lecteur... »
Et moi, encore blanche ? Menteur !
III
Post-scriptum : elle a bon dos, la muse.
Sans rire, crois-tu que ça m'amuse
De jouer pour toi les bonnes fées,
De te souffler mots, rimes, effets,
En deux mots : de te tenir la main ?
J'ai droit à mon dimanche. À demain !
Davézieux, dimanche 22 juin 2014