Haïku & senryû (série XVI)
376
« Deux haïku par jour ! »
M'a prescrit mon médecin
– Un poètologue.
377
L'avion là-haut
A barré d'un long trait blanc
La page du ciel.
378
Là-bas dans le bois,
Le tac-tac-tac répété
D'un pic à l'attaque.
379
Matin de brouillard,
Bruit de pas sur le pavé,
Cheval invisible...
380
La pluie du matin
Arrête le pèlerin
Sans sa pèlerine.
381
Et floc ! Maintenant,
Je sais pourquoi les statues
Craignent les pigeons.
382
Elle était en blanc,
La mariée ; lui en noir
Et le ciel en gris.
383
Mon grand cerf-volant,
Mon cerf-volant pour géant,
C'est ce point là-haut...
384
Le merle moqueur
Et le poète ont ensemble
Leur goût pour les vers.
385
Le Gerbier de Jonc,
C'est un sein de pierre sur
La terre ardéchoise.
386
Commère des champs,
Tu m'agaces, tu m'agaces...
C'est de mal en pie !
387
Il soufflait si fort,
Ce vent-là, qu'il déviait
Le faisceau d' ma lampe !
388
Une excursion
Aux chutes du Niagara :
À faire à cheval ?
389
« Les chenilles rampent
Avant d'être papillons... »
Dit le tank crédule.
390
Le saule pleureur :
« Quoi ? Triste, moi qui me mare
Presque tout l'étang ? »
391
Faut-il qu'il s'en voie :
Extinction d'estomac
Pour le ventriloque.
392
Menuisiers des mers,
Zancle-tranchoir, poisson-scie
Et requin-marteau.
393
Drrring... ! Lumière rouge,
Les barrières qui s'abaissent
Et moi, tout content !
394
Au supermarché,
La caissière : un beau sourire
– Pas qu'à moi, hélas !
395
Viens sous la ramée,
La canicule n'a pas
La clé du sous-bois.
396
Pour la Chandeleur,
Carte de la pleine Lune
Au fond de ma poêle.
397
L'hiver a offert
À la rivière un grand drap
Tout blanc pour son lit.
398
Le bleu de la mer,
Le bleu du ciel aussi... Mais
Le bleu de tes yeux !
399
La scène, à Paris,
Celle du flot des voitures,
C'est courant. Les barges !
400
Au bord de la plage
– Oubli d'une Néréide ? –,
Un pin parasol.
« Deux haïku par jour ! »
M'a prescrit mon médecin
– Un poètologue.
377
L'avion là-haut
A barré d'un long trait blanc
La page du ciel.
378
Là-bas dans le bois,
Le tac-tac-tac répété
D'un pic à l'attaque.
379
Matin de brouillard,
Bruit de pas sur le pavé,
Cheval invisible...
380
La pluie du matin
Arrête le pèlerin
Sans sa pèlerine.
381
Et floc ! Maintenant,
Je sais pourquoi les statues
Craignent les pigeons.
382
Elle était en blanc,
La mariée ; lui en noir
Et le ciel en gris.
383
Mon grand cerf-volant,
Mon cerf-volant pour géant,
C'est ce point là-haut...
384
Le merle moqueur
Et le poète ont ensemble
Leur goût pour les vers.
385
Le Gerbier de Jonc,
C'est un sein de pierre sur
La terre ardéchoise.
386
Commère des champs,
Tu m'agaces, tu m'agaces...
C'est de mal en pie !
387
Il soufflait si fort,
Ce vent-là, qu'il déviait
Le faisceau d' ma lampe !
388
Une excursion
Aux chutes du Niagara :
À faire à cheval ?
389
« Les chenilles rampent
Avant d'être papillons... »
Dit le tank crédule.
390
Le saule pleureur :
« Quoi ? Triste, moi qui me mare
Presque tout l'étang ? »
391
Faut-il qu'il s'en voie :
Extinction d'estomac
Pour le ventriloque.
392
Menuisiers des mers,
Zancle-tranchoir, poisson-scie
Et requin-marteau.
393
Drrring... ! Lumière rouge,
Les barrières qui s'abaissent
Et moi, tout content !
394
Au supermarché,
La caissière : un beau sourire
– Pas qu'à moi, hélas !
395
Viens sous la ramée,
La canicule n'a pas
La clé du sous-bois.
396
Pour la Chandeleur,
Carte de la pleine Lune
Au fond de ma poêle.
397
L'hiver a offert
À la rivière un grand drap
Tout blanc pour son lit.
398
Le bleu de la mer,
Le bleu du ciel aussi... Mais
Le bleu de tes yeux !
399
La scène, à Paris,
Celle du flot des voitures,
C'est courant. Les barges !
400
Au bord de la plage
– Oubli d'une Néréide ? –,
Un pin parasol.
(Cette poésie porte le numéro 16 sur 26)