Haïku & senryû (série V)
101
Point de porte en haut :
Pauvre petit escalier
Ne va nulle part...
102
Là-haut, de la Lune
L'œil jaune et rond est fardé
D'un nuage bleu.
103
Matin de janvier :
Un strident cocorico
Brillant comme givre.
104
Parc de la Villette,
Qu'il fait bon buller dans l'herbe
Près de la Géode.
105
Mon miroir en miettes,
Je vais enfin regarder
Le monde à l'endroit.
106
Un tronc dans l'allée :
Seuls les piétons... C'est tant mieux,
Saletés de quads !
107
Pourquoi les castors,
Les canards comme voisins,
Ont-ils la queue plate ?
108
Le vent furieux
Me pousse dans le dos mais
Faudra bien rentrer...
109
Le sol blanc de givre,
Le ciel bleu comme un drapeau
Et la Place Rouge.
110
Les naseaux fumants,
Superbe, fougueux, hardi :
Un cheval-vapeur !
111
Y' a plus de bon sens (1)
Par gros temps : mer verticale,
Pluie horizontale !
112
Avril au jardin,
Douceur de l'air et douceurs
– Chic ! – au chocolat.
113
Il va se coucher
Dans le lit de la rivière,
Le Soleil du soir.
114
Son texto d'hier :
« À bientôt. Tendres baisers. »
Tant d'espoir... Enfin !
115
« Il va, mon journal,
Comme éventail ? — Sûr ! L'est plein
De nouvelles fraîches ! »
116
Ballade entendue
Dans les couloirs du métro,
Station Bel-Air.
117
Assis dans la rue,
Tête baissée, chapeau bas,
Pas un ne s'arrête.
118
Cueillette de fleurs,
Soudain faisan qui s'enfuit.
Eh ! Bouquet sur pattes !
119
Un chêne imposant,
Un gland dans l'allée du parc.
(Moi, je suis le chêne.)
120
Oh... ! Que de pudeur,
Soleil, qui te cach's derrière
Un rideau de pluie...
121
Au feu tricolore,
Il est passé à l'orange
– Orange sanguine !
122
Rancard en décembre,
Moins cinq... Va-t-elle venir ?
À moins dix, je pars !
123
Juillet à la belle,
Mille étoiles dans la nuit
Et un ver luisant.
124
Mézenc et Gerbier,
Picodon, et fourme aussi,
Plateau ardéchois.
125
Le bistrot du coin
Sur la place du village
– Bien ronde pourtant !
Point de porte en haut :
Pauvre petit escalier
Ne va nulle part...
102
Là-haut, de la Lune
L'œil jaune et rond est fardé
D'un nuage bleu.
103
Matin de janvier :
Un strident cocorico
Brillant comme givre.
104
Parc de la Villette,
Qu'il fait bon buller dans l'herbe
Près de la Géode.
105
Mon miroir en miettes,
Je vais enfin regarder
Le monde à l'endroit.
106
Un tronc dans l'allée :
Seuls les piétons... C'est tant mieux,
Saletés de quads !
107
Pourquoi les castors,
Les canards comme voisins,
Ont-ils la queue plate ?
108
Le vent furieux
Me pousse dans le dos mais
Faudra bien rentrer...
109
Le sol blanc de givre,
Le ciel bleu comme un drapeau
Et la Place Rouge.
110
Les naseaux fumants,
Superbe, fougueux, hardi :
Un cheval-vapeur !
111
Y' a plus de bon sens (1)
Par gros temps : mer verticale,
Pluie horizontale !
112
Avril au jardin,
Douceur de l'air et douceurs
– Chic ! – au chocolat.
113
Il va se coucher
Dans le lit de la rivière,
Le Soleil du soir.
114
Son texto d'hier :
« À bientôt. Tendres baisers. »
Tant d'espoir... Enfin !
115
« Il va, mon journal,
Comme éventail ? — Sûr ! L'est plein
De nouvelles fraîches ! »
116
Ballade entendue
Dans les couloirs du métro,
Station Bel-Air.
117
Assis dans la rue,
Tête baissée, chapeau bas,
Pas un ne s'arrête.
118
Cueillette de fleurs,
Soudain faisan qui s'enfuit.
Eh ! Bouquet sur pattes !
119
Un chêne imposant,
Un gland dans l'allée du parc.
(Moi, je suis le chêne.)
120
Oh... ! Que de pudeur,
Soleil, qui te cach's derrière
Un rideau de pluie...
121
Au feu tricolore,
Il est passé à l'orange
– Orange sanguine !
122
Rancard en décembre,
Moins cinq... Va-t-elle venir ?
À moins dix, je pars !
123
Juillet à la belle,
Mille étoiles dans la nuit
Et un ver luisant.
124
Mézenc et Gerbier,
Picodon, et fourme aussi,
Plateau ardéchois.
125
Le bistrot du coin
Sur la place du village
– Bien ronde pourtant !
(1) Synérèse sur y' a (ia)
(Cette poésie porte le numéro 5 sur 26)