J'ai la folie d'écrire
J'ai la folie d'écrire, il faut, sujet futile,
Tout ce qui prête à rire ou prête à larmoyer,
D'un cœur mis à l'envers, d'un esprit dévoyé,
Que j'en fasse des vers, ô poète inutile,
Que j'aie femme traîtresse ou compagnon retors,
Érato pour maîtresse, Apollon pour mentor.
Le poète est un fou, c'est un visionnaire ;
Le monde entier se f... pas mal de poésie.
La Seine, chamboulé, d'émotion saisi,
Je l'observe couler comme l'Apollinaire :
N'est-il jamais assez de rituel plus beau
Que de la voir passer sous le pont Mirabeau ?
Troubadour à l'œil vert, tandis qu'elle tourne, elle,
Gaïa dans l'Univers, titanesque chantier,
J'admire, ainsi faisait Théophile Gautier,
Le spectacle avisé du pont de la Tournelle
Que peut, le promeneur, contempler l'air content
S'il passe à la bonne heure en prenant tout son temps.
Le poète souvent fait d'étranges rencontres,
Le temps va de l'avant, je recule parfois
En narrant quelque histoire : « Il était une fois... »
C'est bien moi, c'est notoire, appuyé là tout contre
Le métro déserté Samaritaine qu'on
N'a jamais emprunté, sauf Louis Aragon.
Je n'ai point appelé les amours qui ravirent
Ronsard ou Du Bellay, poètes éternels ;
Hélène, ton beau corps a rejoint les mortels,
Rome voit-elle encor sa vertu qui chavire ?
J'ai le cœur à l'envers, troubadour indigent :
Pour mes modestes vers, lecteur, sois indulgent !
Tout ce qui prête à rire ou prête à larmoyer,
D'un cœur mis à l'envers, d'un esprit dévoyé,
Que j'en fasse des vers, ô poète inutile,
Que j'aie femme traîtresse ou compagnon retors,
Érato pour maîtresse, Apollon pour mentor.
Le poète est un fou, c'est un visionnaire ;
Le monde entier se f... pas mal de poésie.
La Seine, chamboulé, d'émotion saisi,
Je l'observe couler comme l'Apollinaire :
N'est-il jamais assez de rituel plus beau
Que de la voir passer sous le pont Mirabeau ?
Troubadour à l'œil vert, tandis qu'elle tourne, elle,
Gaïa dans l'Univers, titanesque chantier,
J'admire, ainsi faisait Théophile Gautier,
Le spectacle avisé du pont de la Tournelle
Que peut, le promeneur, contempler l'air content
S'il passe à la bonne heure en prenant tout son temps.
Le poète souvent fait d'étranges rencontres,
Le temps va de l'avant, je recule parfois
En narrant quelque histoire : « Il était une fois... »
C'est bien moi, c'est notoire, appuyé là tout contre
Le métro déserté Samaritaine qu'on
N'a jamais emprunté, sauf Louis Aragon.
Je n'ai point appelé les amours qui ravirent
Ronsard ou Du Bellay, poètes éternels ;
Hélène, ton beau corps a rejoint les mortels,
Rome voit-elle encor sa vertu qui chavire ?
J'ai le cœur à l'envers, troubadour indigent :
Pour mes modestes vers, lecteur, sois indulgent !
Annonay, (date)
Ce poème fait partie d’une série écrite sur un cahier quand j’étais dans un établissement de soins. Chaque poème est agrémenté d’une illustration de l’auteur, façon naïve. La date réelle de rédaction de ce poème est : samedi 16 septembre 2023.