Jeu

Pendant que j'écris sur mon grand carnet
Ces deux ou trois vers, quand passe ma muse,
Mon chat que distraient les jeux de benêt
Griffe le signet, folâtre minet,
De mon grand carnet. Mon chat, ça l'amuse !

Face à mon matou, dois-je me fâcher,
Dois-je le gronder, me mettre en colère,
Le réprimander, l'envoyer coucher,
Lui crier après : « Joue à chat perché
Plutôt qu'à griffer mon carnet, peuchère ! »

Pourtant, je l'avoue, de ces quelques vers
Si j'ai fait le choix des rimes, du mètre,
Je dois m'acquitter de ma dette envers
Mon chat car c'est lui, la patte à l'envers,
La patte à l'endroit, qui les a fait naître.

Je te punirais pour ta frénésie,
J'en aurais bien peu dedans la cervelle,
Mon brave matou dont la fantaisie
M'inspira – merci – cette poésie.
À plaisir nouveau, poésie nouvelle !