Joëlle et le poète
(Dame de cœur et as de pique)
Petit poème en rimes équivoquées.
Elle se nommait Joëlle
(Mais on l'appelait « Jo »). Elle
Avait tout pour plaire. « Hélas,
La dame de cœur et l'as
De pique, trop de nuages !
C'est la vérité nue ». Ah ? J'
Dis, moi, l'as de ce poème,
Moi qui t'ai dans la peau : « Aime-
Moi, ma dame au cœur battant !
Tu ne dis rien ? Non ? Bah, tant
Mieux. "Qui ne dit mot consent".
Puis il est des traits qu'on sent :
La vérité nue ? Mensonge !
Vérité mais qui... ment ! Songe
À l'as de pique, marraine
De mon cœur, bientôt ma reine.
Songes-y, l'amour loyal
Sait imposer sa loi. Y' a l' (1)
Petit dieu, arc et carquois,
Qui veille sur nous. Car quoi ?
N'est-ce pas là, ma drôlesse,
Le rôle de ce drôle ? Est-ce
Qu'il faudrait qu'on le tourmente ?
Non ! Je passe mon tour ! Mente
Qui voudra mentir... Assez
De mensonges nus ! Ah, c'est
Le vœu d'un cœur en émoi :
Soyons amis, toi et moi !
— D'accord, répondit Joëlle
(Que l'on appelait « Jo »), hèle-
Moi bien sûr si ça t'amuse,
Ça occupe un peu ta muse,
Pourtant tiens-toi à carreau,
Pas de grand chelem car au
Besoin, je sors mes atouts !
Doucement... Pas de hâte. Où
T'égares-tu, mon poète,
Pour m'avoir dans la peau ? Êtes-
Vous tous de si grands sensibles ?
— Éros ne joue pas sans cible !
Il m'a eu, le bel archer,
Qui exerce son art chez
Les ego bons et aimants.
Honte au « Je » qui triche et ment !
— Au jeu ? répliqua Joëlle
(Que l'on appelait « Jo »). Ailes
De la roue de la Fortune,
Portez-la vers moi – fort ! Tu n'
Sais pas combien je voulais
Une âme intègre... Vous, les
Poètes, êtes ainsi,
Purs et honnêtes, hein ? Si
Tu veux, faisons donc affaire,
Jouons à deux, tant qu'à faire
Et pour des parties épiques,
Associons cœurs et piques ! »
Depuis nous sommes amis,
Sur la table où elle a mis
Un grand tapis de jeu, ton
Vert – et un tas de jetons,
Nous faisons chaque dimanche
Une bataille en dix manches.
(C'est égal, j'aime jouer,
Les bises sur la joue et
Tout le reste... Mais demain ?
Qui peut savoir ? Pour autant,
Prenons la vie à deux mains
– Et laissons du temps au temps...)
(Mais on l'appelait « Jo »). Elle
Avait tout pour plaire. « Hélas,
La dame de cœur et l'as
De pique, trop de nuages !
C'est la vérité nue ». Ah ? J'
Dis, moi, l'as de ce poème,
Moi qui t'ai dans la peau : « Aime-
Moi, ma dame au cœur battant !
Tu ne dis rien ? Non ? Bah, tant
Mieux. "Qui ne dit mot consent".
Puis il est des traits qu'on sent :
La vérité nue ? Mensonge !
Vérité mais qui... ment ! Songe
À l'as de pique, marraine
De mon cœur, bientôt ma reine.
Songes-y, l'amour loyal
Sait imposer sa loi. Y' a l' (1)
Petit dieu, arc et carquois,
Qui veille sur nous. Car quoi ?
N'est-ce pas là, ma drôlesse,
Le rôle de ce drôle ? Est-ce
Qu'il faudrait qu'on le tourmente ?
Non ! Je passe mon tour ! Mente
Qui voudra mentir... Assez
De mensonges nus ! Ah, c'est
Le vœu d'un cœur en émoi :
Soyons amis, toi et moi !
— D'accord, répondit Joëlle
(Que l'on appelait « Jo »), hèle-
Moi bien sûr si ça t'amuse,
Ça occupe un peu ta muse,
Pourtant tiens-toi à carreau,
Pas de grand chelem car au
Besoin, je sors mes atouts !
Doucement... Pas de hâte. Où
T'égares-tu, mon poète,
Pour m'avoir dans la peau ? Êtes-
Vous tous de si grands sensibles ?
— Éros ne joue pas sans cible !
Il m'a eu, le bel archer,
Qui exerce son art chez
Les ego bons et aimants.
Honte au « Je » qui triche et ment !
— Au jeu ? répliqua Joëlle
(Que l'on appelait « Jo »). Ailes
De la roue de la Fortune,
Portez-la vers moi – fort ! Tu n'
Sais pas combien je voulais
Une âme intègre... Vous, les
Poètes, êtes ainsi,
Purs et honnêtes, hein ? Si
Tu veux, faisons donc affaire,
Jouons à deux, tant qu'à faire
Et pour des parties épiques,
Associons cœurs et piques ! »
Depuis nous sommes amis,
Sur la table où elle a mis
Un grand tapis de jeu, ton
Vert – et un tas de jetons,
Nous faisons chaque dimanche
Une bataille en dix manches.
(C'est égal, j'aime jouer,
Les bises sur la joue et
Tout le reste... Mais demain ?
Qui peut savoir ? Pour autant,
Prenons la vie à deux mains
– Et laissons du temps au temps...)
Annonay, mardi 11 juin 2019
(1) Synérèse sur y' a (ia)