La solitude
23. Je sais que l'écureuil vit seul, que la belette vit seule, que la sittelle torchepot vit seule, que l'autour des palombes vit très seul, que de fait bon nombre d'animaux
vivent seuls. Quelle histoire faisons-nous autour de la solitude ?
Ito Naga, Je sais
Ah, que de gens seuls qui n'ont, cœurs dociles,
Que leur solitude... – Ami, que dis-tu ?
Je suis celle que tu as combattue,
Qui flâne avec toi pourtant dans la ville.
Tes années sont loin, rien qui ne s'effeuille
Sur les pages du livre aux souvenirs...
Je suis celle qui a su revenir,
Éternel soutien des cœurs qui s'endeuillent.
Car chaque existence à la loi soumise
Du temps qui s'enfuit voit passer souvent
La Mort qui s'agite autour des vivants.
Où sont tes parents ? Pauvres ombres grises...
Au bout du chemin, je suis la dernière
À t'être fidèle. Ô, toi qui vis seul,
Je te suivrai même jusqu'au linceul :
Je suis bien l'ours jusque dans sa tanière !
Je suis la discrète, ami, qui s'efface
Quand ta route croise un autre esseulé ;
Réponds à celui qui t'a appelé,
Sois pas inquiet, je garde ta trace.
Curieux effet... Je suis de l'engeance
Des illusions. Ton cœur à l'étroit
Nous accueille. Nous ? Jamais deux sans trois :
Tu es un, moi deux, présence et absence.
Ah, que de gens seuls qui n'ont, cœurs moroses,
Que leur solitude... – Ami, c'est ainsi
Jusques au tombeau ; va, meurs sans souci,
Je te fleurirai... d'une seule rose !
Que leur solitude... – Ami, que dis-tu ?
Je suis celle que tu as combattue,
Qui flâne avec toi pourtant dans la ville.
Tes années sont loin, rien qui ne s'effeuille
Sur les pages du livre aux souvenirs...
Je suis celle qui a su revenir,
Éternel soutien des cœurs qui s'endeuillent.
Car chaque existence à la loi soumise
Du temps qui s'enfuit voit passer souvent
La Mort qui s'agite autour des vivants.
Où sont tes parents ? Pauvres ombres grises...
Au bout du chemin, je suis la dernière
À t'être fidèle. Ô, toi qui vis seul,
Je te suivrai même jusqu'au linceul :
Je suis bien l'ours jusque dans sa tanière !
Je suis la discrète, ami, qui s'efface
Quand ta route croise un autre esseulé ;
Réponds à celui qui t'a appelé,
Sois pas inquiet, je garde ta trace.
Curieux effet... Je suis de l'engeance
Des illusions. Ton cœur à l'étroit
Nous accueille. Nous ? Jamais deux sans trois :
Tu es un, moi deux, présence et absence.
Ah, que de gens seuls qui n'ont, cœurs moroses,
Que leur solitude... – Ami, c'est ainsi
Jusques au tombeau ; va, meurs sans souci,
Je te fleurirai... d'une seule rose !
Annonay, jeudi 10 décembre 2015