Le cirque
En souvenir de cette soirée avec mon père au cirque Amar il y a bien longtemps.
Mon père adorait le cirque.
Il est jeune et sans peur. Il a saisi la barre
Qui oscille en cadence au-dessus de la piste,
Lui, c'est le voltigeur, il guette, il se prépare
Puis soudain il s'élance, il vole... Trapézistes !
Elle va sur le fil, sa fine silhouette
Est légère au regard. Elle avance, recule,
Paie de mille périls ses mille pirouettes
Et fait un grand écart, je l'ai vue... Funambule !
Il est maître, il ordonne. On le craint, on l'épie,
On gronde dans son dos. Dans la cage aux senteurs
Fauves une lionne et un tigre accroupi,
Incroyable duo, se font face... Dompteur !
Elle est frêle et jolie. Son petit alezan
Habillé de cuir roux agite sa crinière,
Il trotte, marche au pas, galope en s'amusant,
Ils sont joueurs, ils jouent... Gracieuse écuyère !
Il entre en s'étalant, il pleurniche, il gémit,
Tombe encore, soupire et se plaint : « C'est pas juste ! »
L'autre de son pas lent vient aider son ami
Et les enfants de rire... Ah, le clown blanc, l'auguste !
Je tapais dans mes mains, je n'avais pas dix ans,
Mon père près de moi applaudissait aussi,
Quand on est un gamin qui conjugue au présent,
Le chemin va tout droit, tout droit sans raccourci.
Mais la vie ne permet pas que l'on gagne ; on perd,
Il est toujours trop tôt pour une âme en partance,
Le rideau s'est fermé, les gradins sont déserts
Et sous le chapiteau s'est fait un grand silence.
Qui oscille en cadence au-dessus de la piste,
Lui, c'est le voltigeur, il guette, il se prépare
Puis soudain il s'élance, il vole... Trapézistes !
Elle va sur le fil, sa fine silhouette
Est légère au regard. Elle avance, recule,
Paie de mille périls ses mille pirouettes
Et fait un grand écart, je l'ai vue... Funambule !
Il est maître, il ordonne. On le craint, on l'épie,
On gronde dans son dos. Dans la cage aux senteurs
Fauves une lionne et un tigre accroupi,
Incroyable duo, se font face... Dompteur !
Elle est frêle et jolie. Son petit alezan
Habillé de cuir roux agite sa crinière,
Il trotte, marche au pas, galope en s'amusant,
Ils sont joueurs, ils jouent... Gracieuse écuyère !
Il entre en s'étalant, il pleurniche, il gémit,
Tombe encore, soupire et se plaint : « C'est pas juste ! »
L'autre de son pas lent vient aider son ami
Et les enfants de rire... Ah, le clown blanc, l'auguste !
Je tapais dans mes mains, je n'avais pas dix ans,
Mon père près de moi applaudissait aussi,
Quand on est un gamin qui conjugue au présent,
Le chemin va tout droit, tout droit sans raccourci.
Mais la vie ne permet pas que l'on gagne ; on perd,
Il est toujours trop tôt pour une âme en partance,
Le rideau s'est fermé, les gradins sont déserts
Et sous le chapiteau s'est fait un grand silence.
Davézieux, mercredi 8 mai 2013