Le galet
(Petit conte minéral)
Un galet gisait dans l'allée
Sous une yeuse. Moi j'allais
Rendre visite à mon cousin.
Les galets sont un peu zinzin,
Qui saluent le marcheur. En somme,
Les galets sont tous des bonshommes
Pleins d'humour – à ce qu'on rapporte.
Bon, je me baisse et je l'emporte.
— En passant par Gallipoli ?
— Mais non, galet facétieux,
C'est arrivé sous d'autres cieux !
Or donc je t'ai trouvé, disais-je,
Au bord de l'allée peinte en beige.
De ta belle voix rocailleuse,
Tu chantonnais sous une yeuse.
Tu m'as dit : "Bonjour ! Quoi de neuf ?"
Dis-moi, galet rond comme un œuf :
Les cailloux parlent, maintenant ?
— Ils parlent. Mais le tout venant
Ne comprend pas, qui l'indispose,
La voix des cailloux quand ils causent...
Mais hier, j'ai pensé : Chouette !
Je suis tombé sur un poète !
Car les poètes ont l'esprit
Trop naïfs pour être surpris
Par un galet sachant jaser.
Simples d'esprit, jamais blasés !
— Tu n'as pas tort, galet qui aimes
À t'esbaudir, seul un poème
Pouvait dire en trois vers cocasses
L'histoire du galet loquace.
Et c'est pourquoi, galet bavard,
Les mots bientôt que mon buvard
Viendront sécher, ma fantaisie
En a fait une poésie. »
Pour peu qu'elle ne s'éternise.
Merci pour m'avoir fait causette,
Galet revêtu de grisette.
Je te remets, mon bon galet,
Sous ton yeuse, dans l'allée ;
Mais c'est égal, petit voisin :
Les galets sont un peu zinzin,
Qui saluent le marcheur. En somme,
Les galets sont tous des bonshommes
Pleins d'humour – à ce qu'on raconte.
Voilà, c'est la fin de ce conte !
Sous une yeuse. Moi j'allais
Rendre visite à mon cousin.
Les galets sont un peu zinzin,
Qui saluent le marcheur. En somme,
Les galets sont tous des bonshommes
Pleins d'humour – à ce qu'on rapporte.
Bon, je me baisse et je l'emporte.
Le lendemain, après que le galet est resté enfermé dans sa poche toute la nuit, le poète, assis à sa table et la plume à la main, s'adresse au galet-qui-parle.
« Je t'ai trouvé, galet poli...— En passant par Gallipoli ?
— Mais non, galet facétieux,
C'est arrivé sous d'autres cieux !
Or donc je t'ai trouvé, disais-je,
Au bord de l'allée peinte en beige.
De ta belle voix rocailleuse,
Tu chantonnais sous une yeuse.
Tu m'as dit : "Bonjour ! Quoi de neuf ?"
Dis-moi, galet rond comme un œuf :
Les cailloux parlent, maintenant ?
— Ils parlent. Mais le tout venant
Ne comprend pas, qui l'indispose,
La voix des cailloux quand ils causent...
Mais hier, j'ai pensé : Chouette !
Je suis tombé sur un poète !
Car les poètes ont l'esprit
Trop naïfs pour être surpris
Par un galet sachant jaser.
Simples d'esprit, jamais blasés !
— Tu n'as pas tort, galet qui aimes
À t'esbaudir, seul un poème
Pouvait dire en trois vers cocasses
L'histoire du galet loquace.
Et c'est pourquoi, galet bavard,
Les mots bientôt que mon buvard
Viendront sécher, ma fantaisie
En a fait une poésie. »
La nuit porte conseil, dit-on... Au matin du jour suivant, le poète rend sa liberté au galet-qui-parle.
Une rencontre galvanisePour peu qu'elle ne s'éternise.
Merci pour m'avoir fait causette,
Galet revêtu de grisette.
Je te remets, mon bon galet,
Sous ton yeuse, dans l'allée ;
Mais c'est égal, petit voisin :
Les galets sont un peu zinzin,
Qui saluent le marcheur. En somme,
Les galets sont tous des bonshommes
Pleins d'humour – à ce qu'on raconte.
Voilà, c'est la fin de ce conte !
Annonay, dans une allée du parc de Déomas,
lundi 4 mars 2019
lundi 4 mars 2019