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POÉSIES DE MON CŒUR (a) POÉSIES DE MON CŒUR (i)
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L'heureux moribond

La mort est passage et de la grand-porte
On franchit le pas quand ell' dit : « Assez ! »,
Fier, modeste, pauvre ou puissant, qu'importe,
Le seuil du trépas chacun doit passer.

Adieu mes amis. Je pars pour rejoindre,
Loin, bien loin d'ici,
Les morts. Quel bonheur ! D'ailleurs de me plaindre,
N'ayez le souci.

Point d'exception : du règne organique,
Nul être n'acquiert l'immortalité.
On raille la mort, on la dit cynique
Mais n'est-elle pas juste égalité ?

Adieu mes amis. Je pars pour rejoindre,
Loin, bien loin d'ici,
Les morts. Quel bonheur ! D'ailleurs de me plaindre,
N'ayez le souci.

Chaque église dit que, quoi que l'on fasse,
Pour vivre content, joyeux, motivé,
Ce monde affligé ne vaut pas la place
Où nous en irons. Pourquoi s'en priver ?

Adieu mes amis. Je pars pour rejoindre,
Loin, bien loin d'ici,
Les morts. Quel bonheur ! D'ailleurs de me plaindre,
N'ayez le souci.

J'aurai vu périr bien des gens sans doute,
Pierre, Guy, Agnès, Aline, Bernard...
C'est ores mon tour de prendre la route
Pour vous retrouver, bienheureux veinards.

Adieu mes amis. Je pars pour rejoindre,
Loin, bien loin d'ici,
Les morts. Quel bonheur ! D'ailleurs de me plaindre,
N'ayez le souci.

Pour quelle raison dussé-je, mystère,
Naître un beau matin ? Que faisais-je là ?
Je vais le savoir : de la vie sur Terre,
Le mode d'emploi est dans l'au-delà.

Adieu mes amis. Je pars pour rejoindre,
Loin, bien loin d'ici,
Les morts. Quel bonheur ! D'ailleurs de me plaindre,
N'ayez le souci.

Le destin sait tout, l'homme est ignorance.
Si la confiance est cadeau divin,
Au destin qui sait faisons confiance.
Qui meurt confiant ne meurt pas en vain.

Adieu mes amis. Je pars pour rejoindre,
Loin, bien loin d'ici,
Les morts. Quel bonheur ! D'ailleurs de me plaindre,
N'ayez le souci.

Lui qui avait tant souhaité le rôle
Du gai moribond s'en alla bientôt
En disant encore un peu ces paroles
Qu'il nous chantonnait, molto pacato :

Adieu mes amis. Je pars pour rejoindre,
Loin, bien loin d'ici,
Les morts. Quel bonheur ! D'ailleurs de me plaindre,
N'ayez le souci.

Puis nous, ses amis, qui si fort l'aimèrent,
Nous pouvons jurer sur notre bonnet
Que nous avons vu son âme légère
Quitter son corps vide ; elle fredonnait :

Adieu mes amis. Je pars pour rejoindre,
Loin, bien loin d'ici,
Les morts. Quel bonheur ! D'ailleurs de me plaindre,
N'ayez le souci.
Annonay, jeudi 22 septembre 2016
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