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POÉSIES DE MON CŒUR (i)
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Métro, ligne 5
(Petit inventaire entre Bastille et Ourcq)

223. Je sais qu'il y a un plaisir subtil à arriver sur le quai en même temps que le métro.
375. Je sais qu'on ne voit pas une station de métro de la même manière quand on y entre et quand on en sort, si l'on arrive par un côté ou par un autre.
Ito Naga, Je sais
*** Métro, ligne 5 (a) *** Métro, ligne 5 (af) *** Métro, ligne 5 (i)
Est-ce qu'un jour nous oublions ?
Souvenirs que l'on éparpille,
Je vous ai semés dans le métropolitain,
Ligne un, ligne cinq, changement à Bastille,
Entre la Gare de Lyon
Et Ourcq, direction Pantin.

Moi, j'ai rendez-vous avec vous,
Comme déclamait le poète...
Dans la rame bondée les gens vont au turbin
Mais moi j'ai rendez-vous et j'ai le cœur en fête,
Oui, je t'aime, oui, je l'avoue
Devant messieurs Bréguet-Sabin.

Toi qui vis au bord du canal,
Vas-tu rêver à la Géode,
« Bulle aux reflets tremblants pour moderne manoir » ?
Le poète R. L. l'écrivit dans une ode ;
R. L., qui est-ce, un marginal ?
Ou serait-ce... Richard Lenoir ?

Trois patriotes, semble-t-il,
Ornés d'un drapeau tricolore
Descendent en chantant l'air célèbre : « Allons, enf... » ;
Je sais, c'est un peu court : ils chantèrent encore
Mais il fallait un vers subtil
Pour rimer avec Oberkampf.

Voyageur au regard absent,
J'aimerais pouvoir te crier :
« Je l'aime, je l'adore, elle est belle ! » Tragique
Est la vie de celui qu'amour a oublié...
Amour, bonheur, toi qui descends
À la station République.

J'ai mis un cœur refait à neuf
Pour ma jolie Parisienne.
Hé, toi, beauté bottée, bague et boucles d'argent,
On essaie le grand jeu, demoiselle sans gêne ?
Par ici la sortie, la meuf :
Exit à Jacques Bonsergent.

Ce monsieur se rend à Nancy,
Qui parle fort dans son portable,
Je n'ai pas tout compris, de « boisson », d'« alcootest »...
A-t-il été surpris à rouler sous la table ?
Le rail est sûr et sans souci :
Nous arrivons Gare de l'Est.

Mon bel amour, ma bien-aimée,
Si les amants parfois se quittent
Sur le quai d'une gare, attendrissant décor,
Ton poète amoureux habite
Au Sud : il ne descend jamais
Pendant l'arrêt Gare du Nord.

L'amour routinier, non merci !
Préférons ces amours légères,
Légères, éthérées, éternellement, ad
Vitam æternam, lis : pour la vie tout entière.
Tiens, le métro s'envole aussi
À la station Stalingrad.

Elle a déboulé, demandant
Un peu d'argent : « Voilà, m'sieurs-dames... »
Que retiendrai-je d'elle ? Un prénom, Dolorès,
La foule indifférente, un regard qui s'enflamme,
Son pas rapide en descendant
Sur le quai d'où on lit Jaurès.

Ma bergère, je viens enfin !
À moi, votre prince charmant,
Chevalier du métro, ouvrez votre chaumière,
Je toquerai votre huis, oh, dans un court moment,
Ma chevauchée touche à sa fin,
La rame s'arrête à Laumière.

Moi, j'ai rendez-vous avec vous.
Qu'il fut bon pour vous voir de faire
Ce tour dans le métro, cet exquis petit tour qu'
Je referai souvent bien d'autres fois j'espère.
Vous êtes celle à qui je voue
Un éternel... Mon Dieu, c'est Ourcq !

Septembre à Paris... Parchemin
Des feuilles jaunies, ciel de traîne...
Sur les bords du canal on voit quelques flâneurs.
Je t'aime, mon amour... Ah, ma Parisienne,
Saurons-nous trouver le chemin
Si le chemin est le bonheur ?

Est-ce qu'après nous oublions ?
Souvenirs que l'on éparpille,
Je vous ai laissés dans le métropolitain,
Ligne un, ligne cinq, changement à Bastille,
Entre la Gare de Lyon
Et Ourcq, direction Pantin.
Paris, mercredi 30 septembre 2015
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Signature (i)
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