Millions
« Qui veut gagner des millions ?
— Bah... Que voulez-vous que j'en fasse ?
— Vous ne m'avez pas bien compris
Ou vous êtes simple d'esprit !
L'argent, ça vient, surtout ça passe :
Je vous en offre un galion !
L'argent ne fait pas le bonheur
Mais il y contribue sans doute :
Convenez qu'il en faut un peu.
Et tel qui en a beaucoup peut
Plus que tel qui fait banqueroute.
Lors vous ne seriez pas preneur ?
— L'argent ne contribue à rien,
Seuls les envieux s'en inspirent.
Je conviens qu'il en faut un peu,
Vous dites : beaucoup ; je ne peux,
Vous écoutant parler, qu'en rire...
Beaucoup d'argent fait le vaurien !
— Vous rendez-vous pas compte enfin
De tout ce que vous pourriez faire ?
Vous avez bien quelque désir,
Quelque folie, quelque plaisir
Que vous aimeriez satisfaire ?
L'or se mange quand on a faim !
— Si j'ai des désirs, des envies,
Ils n'ont nul besoin de fortune :
La beauté d'un ciel au levant,
Faire des poèmes souvent,
La clarté d'un rayon de Lune,
Être chanceux pour être en vie.
— Pourtant notre société...
N'est-il pas heureux, qui est riche ?
Et malheureux le sans-le-sou ?
Même le cochon dans sa soue
Préfère aux croûtons secs les miches
De pain frais, à satiété.
— La société... Des voleurs !
Si le bonheur venait, misère,
De l'argent cela se saurait.
Tant avant moi ont espéré
La trouver dans les sous, peuchère,
Qui finirent dans le malheur.
— Et l'avenir, qui peut savoir ?
Voyez l'écureuil si volage
Qui fait provisions d'hiver.
Il n'est que d'un patron pervers :
Perdre son emploi, quel dommage !
Il est toujours bon de prévoir !
— Quant à l'avenir... Le destin
Décide. Nul n'est son prophète.
Manger, boire, dormir, aimer,
Cela me suffit désormais,
Et terminer mes jours sans dettes
Par un de ces quatre matins.
Merci. Gardez vos millions.
J'en ai peu mais assez pour vivre,
L'argent ne sera pas mon dieu,
Qui rend les hommes odieux.
Moi, ma richesse est dans mes livres,
Aussi dans mes illusions... »
— Bah... Que voulez-vous que j'en fasse ?
— Vous ne m'avez pas bien compris
Ou vous êtes simple d'esprit !
L'argent, ça vient, surtout ça passe :
Je vous en offre un galion !
L'argent ne fait pas le bonheur
Mais il y contribue sans doute :
Convenez qu'il en faut un peu.
Et tel qui en a beaucoup peut
Plus que tel qui fait banqueroute.
Lors vous ne seriez pas preneur ?
— L'argent ne contribue à rien,
Seuls les envieux s'en inspirent.
Je conviens qu'il en faut un peu,
Vous dites : beaucoup ; je ne peux,
Vous écoutant parler, qu'en rire...
Beaucoup d'argent fait le vaurien !
— Vous rendez-vous pas compte enfin
De tout ce que vous pourriez faire ?
Vous avez bien quelque désir,
Quelque folie, quelque plaisir
Que vous aimeriez satisfaire ?
L'or se mange quand on a faim !
— Si j'ai des désirs, des envies,
Ils n'ont nul besoin de fortune :
La beauté d'un ciel au levant,
Faire des poèmes souvent,
La clarté d'un rayon de Lune,
Être chanceux pour être en vie.
— Pourtant notre société...
N'est-il pas heureux, qui est riche ?
Et malheureux le sans-le-sou ?
Même le cochon dans sa soue
Préfère aux croûtons secs les miches
De pain frais, à satiété.
— La société... Des voleurs !
Si le bonheur venait, misère,
De l'argent cela se saurait.
Tant avant moi ont espéré
La trouver dans les sous, peuchère,
Qui finirent dans le malheur.
— Et l'avenir, qui peut savoir ?
Voyez l'écureuil si volage
Qui fait provisions d'hiver.
Il n'est que d'un patron pervers :
Perdre son emploi, quel dommage !
Il est toujours bon de prévoir !
— Quant à l'avenir... Le destin
Décide. Nul n'est son prophète.
Manger, boire, dormir, aimer,
Cela me suffit désormais,
Et terminer mes jours sans dettes
Par un de ces quatre matins.
Merci. Gardez vos millions.
J'en ai peu mais assez pour vivre,
L'argent ne sera pas mon dieu,
Qui rend les hommes odieux.
Moi, ma richesse est dans mes livres,
Aussi dans mes illusions... »
Annonay, vendredi 13 novembre 2015