Petite chanson de l'Apocalypse
(Treize jours)
(...) Il me tendit une feuille, l'air parfaitement indifférent.
« Tiens, me dit-il, puisque les scientifiques n'y peuvent rien, peut-être qu'un poète... »
Le document, daté du jour même, était à l'en-tête du Bureau des Longitudes de Paris.
« Tiens, me dit-il, puisque les scientifiques n'y peuvent rien, peut-être qu'un poète... »
Le document, daté du jour même, était à l'en-tête du Bureau des Longitudes de Paris.
Allegro ma non troppo
Il est des cailloux dans l'espace
Qui vont silencieusement ;
Mais ces voyageurs ne sont pas c'
Qu'ils paraissent, les garnements !
La Terre déroulait, paisible,
Sa céleste orbe... Mais, vois-tu,
La Terre peut être une cible
Pour le météore qui tue.
De la Planète bleue l'ellipse
Près du Soleil suivait son cours.
Puis Dieu a dit : « Apocalypse
Dans treize jours, treize ! » Au secours !
Bang ! Bang ! Explosion ! Bang ! Bang ! L'atmosphère
De bruits puissants retentit.
Tout est abattu, tout est anéanti
Mais que voulez-vous y faire ?
Les hommes, la chose est étrange,
S'agitent beaucoup, sans répit,
On va, on vient, on bouge, on change
Par amour, souvent par dépit,
On s'affaire sur sa planète,
On pense qu'on est important,
Riche, pauvre, tricheur, honnête,
Jeune, vieux... Vous m'en direz tant !
Mais le météore qui passe
Que rien n'émeut, qui ne sait rien,
Va nous remettre à notre place,
Hein, justicier aérien ?
Bang ! Bang ! Explosion ! Bang ! Bang ! L'atmosphère
De bruits puissants retentit.
Tout est abattu, tout est anéanti
Mais que voulez-vous y faire ?
Bah, finalement la morale
Est sauve. La punition
(Car c'est la règle générale
De parler de punition
Pour prix de la bêtise humaine)
Vient de là-haut, comprends : de Dieu
Mais c'est façon bien peu sereine,
Tout-Puissant, de nous dire adieu.
Vous auriez pu, ne vous déplaise,
Attendre dix siècles encor
Et vous nous laissez juste treize
Jours avant d'ôter le décor !
Bang ! Bang ! Explosion ! Bang ! Bang ! L'atmosphère
De bruits puissants retentit.
Tout est abattu, tout est anéanti
Mais que voulez-vous y faire ?
J'écris donc mon dernier poème...
Las, dans treize jours ce qui vit
Sur Terre aura vécu. Quand même,
Ça fait tout drôle... Quelle envie,
Quel besoin, quel désir ultime,
Ressent-on lorsqu'on touche au but ?
Quelle pensée secrète, intime,
Saisit l'esprit quand... Oh, puis zut !
Foin des grands mots. L'on se résigne
Si tout est perdu. Vers bénis,
Bon vent (qui sait ?). Voilà, je signe,
Mon dernier poème est fini.
Bang ! Bang ! Explosion ! Bang ! Bang ! L'atmosphère
De bruits puissants retentit.
Tout est abattu, tout est anéanti
Mais que voulez-vous y faire ?
Qui vont silencieusement ;
Mais ces voyageurs ne sont pas c'
Qu'ils paraissent, les garnements !
La Terre déroulait, paisible,
Sa céleste orbe... Mais, vois-tu,
La Terre peut être une cible
Pour le météore qui tue.
De la Planète bleue l'ellipse
Près du Soleil suivait son cours.
Puis Dieu a dit : « Apocalypse
Dans treize jours, treize ! » Au secours !
Bang ! Bang ! Explosion ! Bang ! Bang ! L'atmosphère
De bruits puissants retentit.
Tout est abattu, tout est anéanti
Mais que voulez-vous y faire ?
Les hommes, la chose est étrange,
S'agitent beaucoup, sans répit,
On va, on vient, on bouge, on change
Par amour, souvent par dépit,
On s'affaire sur sa planète,
On pense qu'on est important,
Riche, pauvre, tricheur, honnête,
Jeune, vieux... Vous m'en direz tant !
Mais le météore qui passe
Que rien n'émeut, qui ne sait rien,
Va nous remettre à notre place,
Hein, justicier aérien ?
Bang ! Bang ! Explosion ! Bang ! Bang ! L'atmosphère
De bruits puissants retentit.
Tout est abattu, tout est anéanti
Mais que voulez-vous y faire ?
Bah, finalement la morale
Est sauve. La punition
(Car c'est la règle générale
De parler de punition
Pour prix de la bêtise humaine)
Vient de là-haut, comprends : de Dieu
Mais c'est façon bien peu sereine,
Tout-Puissant, de nous dire adieu.
Vous auriez pu, ne vous déplaise,
Attendre dix siècles encor
Et vous nous laissez juste treize
Jours avant d'ôter le décor !
Bang ! Bang ! Explosion ! Bang ! Bang ! L'atmosphère
De bruits puissants retentit.
Tout est abattu, tout est anéanti
Mais que voulez-vous y faire ?
J'écris donc mon dernier poème...
Las, dans treize jours ce qui vit
Sur Terre aura vécu. Quand même,
Ça fait tout drôle... Quelle envie,
Quel besoin, quel désir ultime,
Ressent-on lorsqu'on touche au but ?
Quelle pensée secrète, intime,
Saisit l'esprit quand... Oh, puis zut !
Foin des grands mots. L'on se résigne
Si tout est perdu. Vers bénis,
Bon vent (qui sait ?). Voilà, je signe,
Mon dernier poème est fini.
Bang ! Bang ! Explosion ! Bang ! Bang ! L'atmosphère
De bruits puissants retentit.
Tout est abattu, tout est anéanti
Mais que voulez-vous y faire ?
Quelque part sur la planète, J-13