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POÉSIES DE MON CŒUR (i)
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Photographie

L'index de ma main droite a si souvent pressé
Sur la petite boîte à figer le passé
Ce bouton déclencheur de leviers, de bascules,
D'engrenages chercheurs, de roues. La pellicule
Lisse et glacée a eu son content de lumière.
On dit prise de vue mais la vue la première
Prend pour en garder trace une image du monde.
Le monde va, court, passe et que tourne la ronde !
Tant de milliers de fois mes yeux se sont posés
Sur ces soirs gris, parfois sur ces aubes rosées,
Sur ce banc, sur cette ombre écrite à l'encre bleue,
Sur ces feuilles sans nombre et tristes quand il pleut,
Sur la vieille tour où le soleil se percha,
Sur le pelage roux, noir et blanc de mes chats,
Sur la blanche campagne où il neige l'hiver,
Sur cette fille en pagne aperçue sur la mer,
Sur ces bateaux au port, sur ces îles lointaines,
Sur l'envers du décor quand on quitte la scène,
Sur cette ville immense et ses rues et ses toits,
Sur le pays de France où j'habite et sur toi.
Mes yeux se sont posés tant de milliers de fois
Sur ces aubes rosées, sur ces soirs gris parfois,
Mille et mille photons pour mille et un sujets,
J'ai pressé le bouton de ce petit objet,
Et cet objet qui boit au temps toujours pressé,
C'est la petite boîte à figer le passé.
Annonay, Valence, Privas (et dans le bus pendant le trajet),
lundi 5 novembre 2012
Signature (a-af)
Signature (i)
Icône du volume (a-af)
(Cette poésie porte le numéro 1 sur 3)
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