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POÉSIES DE MON CŒUR (a) POÉSIES DE MON CŒUR (i)
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Photographie perdue

La photo gisait sur le pavé découvert,
Une famille accorte, une mère et ses fils
Et ses filles. Pour sûr, c'était un jour d'hiver,
À côté d'une porte, un numéro : 2 bis ;
Sur le trottoir, il passe, il n'est que de passage,
C'est un homme pressé, en somme un figurant ;
Un sourire fugace éclaire le visage
De la mère et de ses quatre enfants – tous en rang.
Épreuve en noir et blanc tombée sur le sol nu,
Souvenir égaré dans le petit matin,
Le hasard fait semblant, il joue les ingénus
Mais il sait séparer les vies et les destins.

Mais qui donc êtes-vous ? Qui étiez-vous peut-être ?
Du temps le sablier s'arrête un jour bientôt,
Qu'on le taise ou l'avoue, il faudra disparaître,
Fantômes de papier figés sur la photo.
Ne saurais-je rien d'elle et rien de tous ces gens,
Cette mère et ses fils, ses filles, ce badaud,
Qu'une trace rebelle écrite en sels d'argent
Sur une photo grise abandonnée, cadeau
Offert au vieux poète errant dans la cité,
Image du passé qui côtoie le présent,
Photographie secrète ainsi précipitée
D'une poche percée, cliché agonisant ?

Si. Le laps d'un instant, jolie madame, enfants,
Votre charmant regard m'aura vite séduit,
S'il s'écoule, le temps, plus vite que le vent,
Hier parfois s'égare et rattrape aujourd'hui.
Dès demain, ou plus tôt – serviable poème,
Je veux rendre à celui, orphelin de l'aimée,
Qui perdit la photo de celle et ceux qu'il aime
(Que la poche qui fuit soit maudite à jamais !)
Ce morceau d'existence envolé sans merci.
Quelquefois il suffit d'un poète, pardieu,
« Le cœur fait allégeance aux souvenirs... Voici
Votre photographie... » ; il sourit, radieux.
Davézieux, dimanche 16 février 2014
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Signature (i)
Icône du volume (a)
(Cette poésie porte le numéro 2 sur 3)