Photographies d'antan que je n'ai jamais faites
J'ai si souventefois accueilli la lumière
Dans la petite boîte à piéger les photons.
Vois-tu ce que je vois ? Par-delà la barrière,
L'eau de l'étang miroite autour des canetons,
Les vaches alanguies piétinent l'herbe verte,
Un rideau de bouleaux longe le ruisseau clair,
Les branches où le gui s'agrippe sont couvertes
De fruits blancs et là-haut on entend un pivert.
J'ai si souventefois accueilli la lumière
Dans la petite boîte à piéger les photons.
Vois-tu ce que je vois ? La petite chaumière
Près du sentier à droite où paît quelque mouton
Vieillit en se penchant ; un pin facétieux
A surgi au mitan du site abandonné,
Le soleil au couchant quand brunissent les cieux
Éclaire en hésitant la maison ruinée.
Puis j'ai su par moments attraper du regard
D'autres instants furtifs sans figer le passé,
Les yeux de ces amants à l'heure du départ,
Le tracé fugitif d'un lièvre très pressé,
L'éclair qui illumine un cumulus d'orage,
Un geste de la main, manière d'au revoir,
Les pleurs d'une gamine – « Assieds-toi là ! Sois sage ! »,
La pluie sur le chemin sous les nuages noirs.
Photographies d'antan que je n'ai jamais faites,
Fragments que j'ai vécus, égarés dans l'histoire,
Ma lutte avec le temps finit-elle en défaite
Ou le passé vaincu salue-t-il ma victoire ?
Le destin nous promène au rythme de la vie
Et si mon appareil n'a pu tout retenir,
Que le cœur se souvienne et que l'âme ravie
À jamais s'émerveille à ses chers souvenirs.
Dans la petite boîte à piéger les photons.
Vois-tu ce que je vois ? Par-delà la barrière,
L'eau de l'étang miroite autour des canetons,
Les vaches alanguies piétinent l'herbe verte,
Un rideau de bouleaux longe le ruisseau clair,
Les branches où le gui s'agrippe sont couvertes
De fruits blancs et là-haut on entend un pivert.
J'ai si souventefois accueilli la lumière
Dans la petite boîte à piéger les photons.
Vois-tu ce que je vois ? La petite chaumière
Près du sentier à droite où paît quelque mouton
Vieillit en se penchant ; un pin facétieux
A surgi au mitan du site abandonné,
Le soleil au couchant quand brunissent les cieux
Éclaire en hésitant la maison ruinée.
Puis j'ai su par moments attraper du regard
D'autres instants furtifs sans figer le passé,
Les yeux de ces amants à l'heure du départ,
Le tracé fugitif d'un lièvre très pressé,
L'éclair qui illumine un cumulus d'orage,
Un geste de la main, manière d'au revoir,
Les pleurs d'une gamine – « Assieds-toi là ! Sois sage ! »,
La pluie sur le chemin sous les nuages noirs.
Photographies d'antan que je n'ai jamais faites,
Fragments que j'ai vécus, égarés dans l'histoire,
Ma lutte avec le temps finit-elle en défaite
Ou le passé vaincu salue-t-il ma victoire ?
Le destin nous promène au rythme de la vie
Et si mon appareil n'a pu tout retenir,
Que le cœur se souvienne et que l'âme ravie
À jamais s'émerveille à ses chers souvenirs.
Davézieux, jeudi 14 mars 2013
(Cette poésie porte le numéro 3 sur 3)