Pumba (1)

Il n'est plus loin le jour, ultime délivrance,
De ton départ, matou. D'ailleurs, tu gagnerais
Peu de vivre toujours avec plus de souffrance.
Puis ne t'effraie du tout : je t'accompagnerai.

Je t'accompagnerai, matou charismatique,
Mon apporte-bonheur, moi, le bien avisé
De m'être énamouré d'un matou sympathique
– En tout bien tout honneur, faut-il le préciser 🙂.

Je t'accompagnerai jusqu'au bout de ta route,
Mon matou yin et yang à l'oreille abîmée,
Près de toi je serai quand viendra la déroute
Pour te dire en ta langue ô combien je t'aimais.

Je ne laisserai pas t'emporter la Camarde
Sans te tenir la main – la patte, traduisez,
Je guiderai tes pas ; s'il faut qu'on se hasarde
Vers le bout du chemin, sans défense, épuisé,

Il n'est que d'un ami, juste avant le passage,
Pour rassurer bientôt : « Quand sans prêchi-prêcha
La mort t'aura soumis, minet – c'est là l'usage,
Tu rejoindras presto le paradis des chats. »

Mais si le Destin fait, car c'est lui qui décide,
Que je sois quelque part quand tu l'emporteras,
Prends pas l'air satisfait, Parque félinicide :
Il sait que son départ, comme il te le dira,

Est pour un univers, mon matou, sans histoires ;
Qu'importe alors que tu sois celle qui ravit
Les vivants d'un revers ; il sait, c'est méritoire,
Que ceux que la mort tue s'en vont vers la vraie vie.