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POÉSIES DE MON CŒUR (i)
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Si la neige...

À tous les poètes quand ils ne se prennent pas au sérieux,
quand ils laissent le bon sens au moment de prendre la plume,
quand ils font de leurs délires le sujet d'un poème,
bref : quand leur imagination galope
telle un cheval fou sur la neige – noire, bien entendu.
I

Si la neige tombait noire :
Le noir serait bénéfique,
Il serait, le blanc, toxique
Et de sinistre mémoire !

La race blanche du coup
Ne la ramènerait pas,
Qui provoquerait dégoût
Pour n'avoir guère d'appâts

Si la neige tombait noire.

Le blanc porterait malheur,
Pour le crédule abusé,
Blanche serait la couleur
Des chats à ne pas croiser

Si la neige tombait noire.

Les malheureux déprimés,
Ceux qui ne font pas semblant,
Par le cafard opprimés
Sans doute broieraient du blanc

Si la neige tombait noire.

Posant devant le manoir
De la famille on aurait
La mariée tout en noir,
Tout en blanc son adoré

Si la neige tombait noire.

Ce conte plein de périls
Se passerait à Denain
Où sont de sombres terrils :
Noire-Neige et les sept nains

Si la neige tombait noire.

Aux dames, sûr, les pions
Noirs seraient les préférés
Et les plus grands champions
Sans faute les choisiraient

Si la neige tombait noire.

Untel, vieux Parisien,
Habiterait comme ceux
Qui sont ses proches voisins
Place Noire, le chanceux

Si la neige tombait noire.

La colombe de la paix
N'aurait plus d'attraits si beaux,
Elle devrait le respect
Au sympathique corbeau

Si la neige tombait noire.

Toi, buveur invétéré
Avec ou sans entonnoir,
Quel serait ton préféré :
Le vin rouge ou le vin noir

Si la neige tombait noire ?

Pour le brave tamanoir,
On inverserait, hourrah,
Les morceaux blancs et les noirs
De sa fourrure à poils ras

Si la neige tombait noire.

Pour le zèbre, a minima
Qu'on sache sans faux-semblants :
Serait-il, son pyjama,
Blanc sur noir ou noir sur blanc

Si la neige tombait noire ?

II

Oh, je pourrais en meublant
D'autres strophes arranger
Mais la neige tombe en blanc
Et ça ne va pas changer.

J'aime écrire de beaux vers
Sur rien – mais avec entrain.
Quand les flocons seront verts,
Je ferai d'autres quatrains.

Merci d'avoir pris le temps
D'avoir lu ces trois couplets.
Eh, quoi de plus important
Qu'un poème quand il plaît ?
Annonay, depuis mon balcon avec vue sur la ville enneigée,
mardi 13 décembre 2022
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