Si vis pacem, para bellum
Si tu veux la paix, prépare la guerre :
L'adage est fameux, tant il a servi,
Tant il a ravi jadis ou naguère
Les fous belliqueux par Mars asservis.
Par Mars, par Arès, dieux de la colère,
Encensés antan des Grecs, des Romains,
Ou par Taranis comme l'appelèrent
Les Celtes, ou par Wotan les Germains.
De fiers conquérants, ceux qui nous léguèrent
Cette grande idée, ce concept subtil :
Si tu veux la paix, prépare la guerre :
De fiers conquérants ; mais qu'en reste-t-il ?
Si tu veux la paix, prépare la guerre :
La vieille chimère assujettissant
Avec joie ceux-là qui se distinguèrent
Aux siècles passés par leur goût du sang.
Mais qu'on ne croie pas, peuples de la Terre,
Que ce siècle-ci consent à la paix.
Pas de trève, hélas, pour les militaires,
Chaque nation veut pouvoir frapper.
Verra-t-on demain, bonheur qu'on espère,
La crainte vaincue et l'Homme éveillé
Prendre, il serait temps, de nouveaux repères ;
Se battre à mourir, c'est trop cher payé !
Car c'est bien la peur, la peur tout entière
Qui fait redouter l'autre, l'étranger.
Il dit, le soldat, veillant aux frontières :
« Si tu veux la paix, fais face au danger !
— Mais la peur n'existe, étonnant mystère,
Qu'au fond de ton cœur, soldat. Va, détruis
Sans ménagement, lien délétère,
Cette idée qu'il faut avoir peur d'autrui.
— Ce qu'on connaît mal rend méfiant ; faire
Ce qu'il faut bientôt pour se protéger,
N'est-ce pas prudence ? — Ah, la belle affaire,
D'eux se protéger... Est-ce bien jugé ?
Si tu veux la paix, prépare la guerre ?
Eux sont différents, oui, mais vois : stupeur !
S'ils sont différents ils ne le sont guère ;
Si tu veux la paix, renonce à la peur. »
N'accompagnons plus, peuples de la Terre,
Les fous belliqueux prompts à nous tromper.
Désarmons-les tous, geste salutaire :
Prépare la paix si tu veux la paix.
L'adage est fameux, tant il a servi,
Tant il a ravi jadis ou naguère
Les fous belliqueux par Mars asservis.
Par Mars, par Arès, dieux de la colère,
Encensés antan des Grecs, des Romains,
Ou par Taranis comme l'appelèrent
Les Celtes, ou par Wotan les Germains.
De fiers conquérants, ceux qui nous léguèrent
Cette grande idée, ce concept subtil :
Si tu veux la paix, prépare la guerre :
De fiers conquérants ; mais qu'en reste-t-il ?
Si tu veux la paix, prépare la guerre :
La vieille chimère assujettissant
Avec joie ceux-là qui se distinguèrent
Aux siècles passés par leur goût du sang.
Mais qu'on ne croie pas, peuples de la Terre,
Que ce siècle-ci consent à la paix.
Pas de trève, hélas, pour les militaires,
Chaque nation veut pouvoir frapper.
Verra-t-on demain, bonheur qu'on espère,
La crainte vaincue et l'Homme éveillé
Prendre, il serait temps, de nouveaux repères ;
Se battre à mourir, c'est trop cher payé !
Car c'est bien la peur, la peur tout entière
Qui fait redouter l'autre, l'étranger.
Il dit, le soldat, veillant aux frontières :
« Si tu veux la paix, fais face au danger !
— Mais la peur n'existe, étonnant mystère,
Qu'au fond de ton cœur, soldat. Va, détruis
Sans ménagement, lien délétère,
Cette idée qu'il faut avoir peur d'autrui.
— Ce qu'on connaît mal rend méfiant ; faire
Ce qu'il faut bientôt pour se protéger,
N'est-ce pas prudence ? — Ah, la belle affaire,
D'eux se protéger... Est-ce bien jugé ?
Si tu veux la paix, prépare la guerre ?
Eux sont différents, oui, mais vois : stupeur !
S'ils sont différents ils ne le sont guère ;
Si tu veux la paix, renonce à la peur. »
N'accompagnons plus, peuples de la Terre,
Les fous belliqueux prompts à nous tromper.
Désarmons-les tous, geste salutaire :
Prépare la paix si tu veux la paix.
Annonay, mardi 16 mars 2021