Tableaux sur l'amour
(Les bancs)
Sous la statue du faune à côté du vieux chêne,
Je me suis reposé sur le banc de bois brun
Et j'ai longtemps pensé à notre amour défunt
Mais je n'ai vu personne à qui conter ma peine.
Il la tient par la main, comme font ceux qui s'aiment,
Ils sont graves sur leur banc de bois. Dans la cour
De l'école, c'est l'heure où l'on joue, où l'on court.
Songez-vous à demain, petits enfants bohèmes ?
Les allées du jardin ont vu souvent par paires
De jeunes amoureux aux soirs d'été flambants,
De jeunes cœurs heureux ; ils s'assoient sur un banc
Et rient de l'air badin de ceux-là qui espèrent.
Près de l'arrêt du bus sur son banc bleu assise,
Elle m'a fait, divine, un sourire éclatant
Mais c'est une gamine – a-t-elle au moins vingt ans ? –,
J'en ai trente de plus : que faut-il que je dise ?
Ils songent sur leur banc : le joli mariage !
Puis la vie chaque jour... Ils sont juste un peu las,
Amour, amour toujours mais la routine hélas
Rend l'amour titubant et la passion sage.
Ils ont des cheveux gris, le poids des ans les presse,
Vieillir, une bataille... Elle est vieille, il est vieux,
Sur le banc qui s'écaille ils rêvent mais leurs yeux
Brillent ; ils sont épris comme dans leur jeunesse.
Que sont-ils devenus, ceux qui s'aimaient sans doute,
Qui gravèrent deux cœurs sur ce banc que tu vois ?
Leur fragile bonheur a-t-il trouvé sa voie ?
Leur amour ingénu a-t-il suivi sa route ?
Dans ce parc, ici-même, au pied du vaste charme,
Combien d'amants, combien, durent un jour s'asseoir
Sur ce vieux banc ? Combien de promesses d'un soir,
Combien de faux « Je t'aime » et combien de vraies larmes ?
Je me suis reposé sur le banc de bois brun
Et j'ai longtemps pensé à notre amour défunt
Mais je n'ai vu personne à qui conter ma peine.
Il la tient par la main, comme font ceux qui s'aiment,
Ils sont graves sur leur banc de bois. Dans la cour
De l'école, c'est l'heure où l'on joue, où l'on court.
Songez-vous à demain, petits enfants bohèmes ?
Les allées du jardin ont vu souvent par paires
De jeunes amoureux aux soirs d'été flambants,
De jeunes cœurs heureux ; ils s'assoient sur un banc
Et rient de l'air badin de ceux-là qui espèrent.
Près de l'arrêt du bus sur son banc bleu assise,
Elle m'a fait, divine, un sourire éclatant
Mais c'est une gamine – a-t-elle au moins vingt ans ? –,
J'en ai trente de plus : que faut-il que je dise ?
Ils songent sur leur banc : le joli mariage !
Puis la vie chaque jour... Ils sont juste un peu las,
Amour, amour toujours mais la routine hélas
Rend l'amour titubant et la passion sage.
Ils ont des cheveux gris, le poids des ans les presse,
Vieillir, une bataille... Elle est vieille, il est vieux,
Sur le banc qui s'écaille ils rêvent mais leurs yeux
Brillent ; ils sont épris comme dans leur jeunesse.
Que sont-ils devenus, ceux qui s'aimaient sans doute,
Qui gravèrent deux cœurs sur ce banc que tu vois ?
Leur fragile bonheur a-t-il trouvé sa voie ?
Leur amour ingénu a-t-il suivi sa route ?
Dans ce parc, ici-même, au pied du vaste charme,
Combien d'amants, combien, durent un jour s'asseoir
Sur ce vieux banc ? Combien de promesses d'un soir,
Combien de faux « Je t'aime » et combien de vraies larmes ?
À Annonay (aussi Lyon et Davézieux), samedi 1er novembre 2014
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Tableaux sur l'amour
(lu par Huguette)
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