Tic de langage
Poème sur un sujet futile – quoique sociétal.
Je parle. Parfois trop, ça, je veux bien l'admettre.
Lors je serais celui qui parle en insensé ?
Le cheval va au trot quand l'ordonne son maître :
Mes propos comme lui se plient à ma pensée.
Or le pire adversaire embrouilleur de message
Qui trouble le discours de sa marque honnie
Et jamais nécessaire est le tic de langage
Qui s'impose – au secours ! –, détestable manie.
Et donc parmi ceux-là qui s'incrustent partout,
Se fixent – est-ce bête – au fin fond de la tête,
Il en est un, hélas, pire encore que tout :
« En fait, en fait, en fait, en fait, en fait, en fait ».
Chaque matin, je viens écouter, radio,
Un de tes grands sermons, ma vieille pipelette.
Dans un délai moyen d'un rien ces idiots
De journalistes m'ont soûlé : « En fait, en fait... »
Cette dame m'explique, en chevronnée des courts,
Le tennis puis lassé, je m'enfuis. La pauvrette,
Un record historique en un délai si court,
Réussit à placer six (6 – 0 ?) « En fait ».
Dans ce sombre polar récemment diffusé,
Le scénariste aurait bien mérité perpette :
Face à face, hagards, le flic et l'accusé
Se querellent fort et pan, pan : « En fait, en fait... »
Les jeunes d'aujourd'hui se tiennent éloignés
De ce monde (pardi : le casque ou l'oreillette),
Malheur à qui déduit qu'ils seraient épargnés
Par cette maladie : « En fait, en fait, en fait... »
Brisons là. Le sujet n'en méritait pas tant.
Puis-je me retirer sur une humble requête ?
Il me plaît d'échanger ; j'explique, écoute, entends,
Je suis toujours paré pour le débat. Défaite,
Victoire, nul souci pour qui sait ménager
Et la forme et le fond en plaisants tête-à-tête.
Mon souhait ? Le voici : il est temps de changer !
Que disparaisse enfin le lamentable « En fait » !
Lors je serais celui qui parle en insensé ?
Le cheval va au trot quand l'ordonne son maître :
Mes propos comme lui se plient à ma pensée.
Or le pire adversaire embrouilleur de message
Qui trouble le discours de sa marque honnie
Et jamais nécessaire est le tic de langage
Qui s'impose – au secours ! –, détestable manie.
Et donc parmi ceux-là qui s'incrustent partout,
Se fixent – est-ce bête – au fin fond de la tête,
Il en est un, hélas, pire encore que tout :
« En fait, en fait, en fait, en fait, en fait, en fait ».
Chaque matin, je viens écouter, radio,
Un de tes grands sermons, ma vieille pipelette.
Dans un délai moyen d'un rien ces idiots
De journalistes m'ont soûlé : « En fait, en fait... »
Cette dame m'explique, en chevronnée des courts,
Le tennis puis lassé, je m'enfuis. La pauvrette,
Un record historique en un délai si court,
Réussit à placer six (6 – 0 ?) « En fait ».
Dans ce sombre polar récemment diffusé,
Le scénariste aurait bien mérité perpette :
Face à face, hagards, le flic et l'accusé
Se querellent fort et pan, pan : « En fait, en fait... »
Les jeunes d'aujourd'hui se tiennent éloignés
De ce monde (pardi : le casque ou l'oreillette),
Malheur à qui déduit qu'ils seraient épargnés
Par cette maladie : « En fait, en fait, en fait... »
Brisons là. Le sujet n'en méritait pas tant.
Puis-je me retirer sur une humble requête ?
Il me plaît d'échanger ; j'explique, écoute, entends,
Je suis toujours paré pour le débat. Défaite,
Victoire, nul souci pour qui sait ménager
Et la forme et le fond en plaisants tête-à-tête.
Mon souhait ? Le voici : il est temps de changer !
Que disparaisse enfin le lamentable « En fait » !
Davézieux, lundi 31 mars 2014