Tout se joue en un instant
Tout se joue en un instant.
Un instant suffit... Moi, je
L'ai rencontrée là-bas (qui choisit les rencontres ?
La vie est un combat et le destin nous montre
Qu'il est seul maître du jeu)
Au mois d'août, ciel bleu d'été.
Il suffit d'un regard, d'un rire réjoui...
Aurai-je un peu d'égard pour vous, madame ? Oui.
Les cigales crépitaient
Et la lavande bleu tendre
Embaumait l'air tiédi, capiteuse torpeur,
Alors je vous ai dit : « N'est-il jamais trompeur,
Celui-là qui vient d'entendre
La voix venue de son cœur ? »
Vous m'avez répondu qu'on ne saurait mentir
Quand le cœur éperdu s'éprend, pauvre martyr.
« L'amour est toujours vainqueur. »
L'amour est toujours vainqueur.
C'est une jolie phrase et je l'entends. Sans doute
La passion m'embrase. Alors quoi ? Je redoute
L'échec, sujet de rancœur.
Et quand survint le moment
Où vous dûtes partir, moi je n'ai pas osé
– Mon cœur, pauvre martyr ! – vous donner un baiser
Sur les lèvres, tendrement.
L'espace d'une seconde,
– Il suffit d'un instant – un éclair, un regard,
Une joue qui se tend mais, las ! il est trop tard.
Pour transfigurer le monde,
Il en faut bien peu pourtant :
Un « Oui », avec malice, un geste inespéré,
Une œillade complice, un « Qui sait ? » murmuré...
Tout se joue en un instant.
Un instant suffit... Moi, je
L'ai rencontrée là-bas (qui choisit les rencontres ?
La vie est un combat et le destin nous montre
Qu'il est seul maître du jeu)
Au mois d'août, ciel bleu d'été.
Il suffit d'un regard, d'un rire réjoui...
Aurai-je un peu d'égard pour vous, madame ? Oui.
Les cigales crépitaient
Et la lavande bleu tendre
Embaumait l'air tiédi, capiteuse torpeur,
Alors je vous ai dit : « N'est-il jamais trompeur,
Celui-là qui vient d'entendre
La voix venue de son cœur ? »
Vous m'avez répondu qu'on ne saurait mentir
Quand le cœur éperdu s'éprend, pauvre martyr.
« L'amour est toujours vainqueur. »
L'amour est toujours vainqueur.
C'est une jolie phrase et je l'entends. Sans doute
La passion m'embrase. Alors quoi ? Je redoute
L'échec, sujet de rancœur.
Et quand survint le moment
Où vous dûtes partir, moi je n'ai pas osé
– Mon cœur, pauvre martyr ! – vous donner un baiser
Sur les lèvres, tendrement.
L'espace d'une seconde,
– Il suffit d'un instant – un éclair, un regard,
Une joue qui se tend mais, las ! il est trop tard.
Pour transfigurer le monde,
Il en faut bien peu pourtant :
Un « Oui », avec malice, un geste inespéré,
Une œillade complice, un « Qui sait ? » murmuré...
Tout se joue en un instant.
Annonay, mercredi 14 octobre 2015