Une seule question
Avec toute ma compassion pour les victimes des assassins qui trouvent dans les religions et parfois ailleurs le terreau où leur haine, leur folie et leur imbécillité peut croître, en leur donnant ainsi les moyens de commettre leurs actes odieux.
À celles et à ceux qui peuvent répondre « Oui » à cette « seule question » ; ils savent ce que signifient les mots tolérance, liberté, fraternité et laïcité.
La seule question que j'aimerais poser
À ceux-là dont l'esprit se rassasie de contes,
À ceux qui à tout prix – et c'est le prix qui compte –
Ont la soumission pour mode de pensée,
À ceux qui crient haro sur l'infidèle engeance,
Celle qui a le tort de nier leur Credo,
Qui font (merci encor) comme ultime cadeau
Le don (valeur : zéro) de leur intransigeance,
À ceux qui croient que Dieu, Jéhovah, Christ, Allah
Prêche : « Hardi ! Ruée sur le pécheur – sur l'autre »,
Enseigne : « Il faut tuer tous les mauvais apôtres !
Vil mécréant, adieu ! » Les beaux morts que voilà !
À ces croisés promis à leur belle croisade,
« Obéis et tais-toi ou gare à ton trépas,
Pense comme il se doit – ne pense même pas,
Tu as le choix, l'ami : la vie ou la bravade ! »
À ceux qui ont trahi, qu'il soit Bible ou Coran,
Son titre importe peu, la parole du livre,
Qui disent : « On ne peut supporter de voir vivre
L'homme au cœur envahi d'un espoir différent »,
À ceux qui, quels que soient leur courant, leur école,
Sont tout prêts à tuer, pire encore à mourir,
Heureux sous les huées : « Dieu voulut me choisir,
Je meurs avec la foi ! » Si au moins c'était drôle !
Voilà la question qu'alors je poserais
(Tant pis si je blasphème) : « Es-tu, croyant, capable
De penser par toi-même ? » Un homme véritable
Fait son opinion. Nul besoin de curé,
D'imam ou de rabbin, de pasteur ou d'archange.
Moi qui écris ces vers, j'ai mes convictions
Et sais l'effet pervers né des religions :
Vous êtes les larbins du Dieu qui vous arrange.
Hélas, vous vous trompez, vos pas sont des faux-pas.
Ô fidèles béats que votre foi enflamme,
Croire n'est pas cela ; c'est réveiller son âme,
Aussi f... la paix à ceux qui ne croient pas.
Prophètes de tous bords, lâchez-nous donc la grappe.
S'il vous faut à tout prix prêcher pour exister,
Oubliez le mépris, prêchez la liberté,
La vie, la vie d'abord et la mort à la trappe !
Toi qui t'es laissé prendre au discours affligeant
Des malades de Dieu avec leurs faux grimoires,
Dessille enfin tes yeux : crois puisque tu veux croire
Mais n'aie pas peur d'entendre un avis divergent.
Ainsi fais ce que dois sans nulle autre exigence
Que de rien exiger des autres Terriens :
Il n'est pire danger que de crier : « Vauriens ! »
Ou de montrer du doigt qui différemment pense.
N'oublie pas la suprême interrogation,
Celle qui contrarie l'exégète implacable :
« As-tu tout ton esprit ? Es-tu, croyant, capable
De penser par toi-même ? »
Voilà la question.
À ceux-là dont l'esprit se rassasie de contes,
À ceux qui à tout prix – et c'est le prix qui compte –
Ont la soumission pour mode de pensée,
À ceux qui crient haro sur l'infidèle engeance,
Celle qui a le tort de nier leur Credo,
Qui font (merci encor) comme ultime cadeau
Le don (valeur : zéro) de leur intransigeance,
À ceux qui croient que Dieu, Jéhovah, Christ, Allah
Prêche : « Hardi ! Ruée sur le pécheur – sur l'autre »,
Enseigne : « Il faut tuer tous les mauvais apôtres !
Vil mécréant, adieu ! » Les beaux morts que voilà !
À ces croisés promis à leur belle croisade,
« Obéis et tais-toi ou gare à ton trépas,
Pense comme il se doit – ne pense même pas,
Tu as le choix, l'ami : la vie ou la bravade ! »
À ceux qui ont trahi, qu'il soit Bible ou Coran,
Son titre importe peu, la parole du livre,
Qui disent : « On ne peut supporter de voir vivre
L'homme au cœur envahi d'un espoir différent »,
À ceux qui, quels que soient leur courant, leur école,
Sont tout prêts à tuer, pire encore à mourir,
Heureux sous les huées : « Dieu voulut me choisir,
Je meurs avec la foi ! » Si au moins c'était drôle !
Voilà la question qu'alors je poserais
(Tant pis si je blasphème) : « Es-tu, croyant, capable
De penser par toi-même ? » Un homme véritable
Fait son opinion. Nul besoin de curé,
D'imam ou de rabbin, de pasteur ou d'archange.
Moi qui écris ces vers, j'ai mes convictions
Et sais l'effet pervers né des religions :
Vous êtes les larbins du Dieu qui vous arrange.
Hélas, vous vous trompez, vos pas sont des faux-pas.
Ô fidèles béats que votre foi enflamme,
Croire n'est pas cela ; c'est réveiller son âme,
Aussi f... la paix à ceux qui ne croient pas.
Prophètes de tous bords, lâchez-nous donc la grappe.
S'il vous faut à tout prix prêcher pour exister,
Oubliez le mépris, prêchez la liberté,
La vie, la vie d'abord et la mort à la trappe !
Toi qui t'es laissé prendre au discours affligeant
Des malades de Dieu avec leurs faux grimoires,
Dessille enfin tes yeux : crois puisque tu veux croire
Mais n'aie pas peur d'entendre un avis divergent.
Ainsi fais ce que dois sans nulle autre exigence
Que de rien exiger des autres Terriens :
Il n'est pire danger que de crier : « Vauriens ! »
Ou de montrer du doigt qui différemment pense.
N'oublie pas la suprême interrogation,
Celle qui contrarie l'exégète implacable :
« As-tu tout ton esprit ? Es-tu, croyant, capable
De penser par toi-même ? »
Voilà la question.
Annonay, mardi 31 mars 2015