Vie de poète
(Bord de mer)
Le poète en se promenant au bord de la mer évoque les tourments de la création tandis que le vent fait flotter sa chevelure (qu'il a abondante).
I
Écrire... Comment ? Voilà bien la chose :
Cette impression tantôt ressentie...
Vie de poète : ça n'est pas tout rose,
J'étais un géant, je suis tout petit.
II
J'étais un géant quand je pris la plume
Pour un beau poème en alexandrins :
Parfois sur le rivage où se brise l'écume,
Où la vague hardie se jette avec entrain...
Je suis tout petit quand les mots volages
Dansent dans ma tête, oh, vite étourdie :
Quelquefois sur la rive où la vague sauvage
Se jette avec entrain, furieuse, hardie...
Ces deux vers, grand dieu, sont-ils plus sonores
Que les deux premiers ? Las, je ne sais plus...
L'inspiration ? C'est écrire encore :
Ce vers me déplaît, qui m'avait tant plu.
J'étais sûr de moi quand ma bonne muse
M'a interpellé d'un ton bienséant :
Parfois sur le rivage où la vague s'amuse
À rouler sur la grève où finit l'océan...
Me voilà tout seul quand ma muse indigne
Me laisse choir sur le sable... Parbleu !
Quelquefois sur la plage où l'écume souligne
D'un trait blanc quelque vague écrite à l'encre bleue...
Ces deux vers, crénom, font-ils plus image
Que les deux premiers ? Aux mots qui t'échoient,
Prends garde, poète : aux mots de passage
Prête attention puis fais le bon choix.
J'ai fait le bon choix : ma muse, mon mage,
M'aura inspiré les mots qu'il fallait :
Parfois la vague bleue qui roule sur la plage
Où elle ne se rue que pour mieux s'en aller...
Le doute à nouveau... Les mots dans ma tête
Dansent une ronde au rythme effréné :
Là-bas sur le rivage où se dresse la crête
De la vague qui roule et s'affale, entraînée...
Comme l'eau qui vient mugir sur la grève,
Le flux de mes vers va, revient... Si on
Veut des vers parfaits ? Bien sûr qu'on en rêve,
Aussi sûr qu'ils sont juste illusion.
Alors quoi ? Poète, il n'est d'écriture
Qui satisfasse à la perfection.
Parfois sur l'océan, liquide créature,
Quelque vague hardie, fureur et passion...
Fureur, passion... Mystère du verbe...
Les poèmes sont les mots qui les font :
Quelquefois sur la mer où la vague superbe
Née de l'onde en furie, fille des flots profonds...
III
Écrire... Comment ? Voilà bien la chose :
Qui écrivait hier demain écrira...
Vie de poète, ça n'est pas tout rose,
Écrire pourtant, puis... etc.
Écrire... Comment ? Voilà bien la chose :
Cette impression tantôt ressentie...
Vie de poète : ça n'est pas tout rose,
J'étais un géant, je suis tout petit.
II
J'étais un géant quand je pris la plume
Pour un beau poème en alexandrins :
Parfois sur le rivage où se brise l'écume,
Où la vague hardie se jette avec entrain...
Je suis tout petit quand les mots volages
Dansent dans ma tête, oh, vite étourdie :
Quelquefois sur la rive où la vague sauvage
Se jette avec entrain, furieuse, hardie...
Ces deux vers, grand dieu, sont-ils plus sonores
Que les deux premiers ? Las, je ne sais plus...
L'inspiration ? C'est écrire encore :
Ce vers me déplaît, qui m'avait tant plu.
J'étais sûr de moi quand ma bonne muse
M'a interpellé d'un ton bienséant :
Parfois sur le rivage où la vague s'amuse
À rouler sur la grève où finit l'océan...
Me voilà tout seul quand ma muse indigne
Me laisse choir sur le sable... Parbleu !
Quelquefois sur la plage où l'écume souligne
D'un trait blanc quelque vague écrite à l'encre bleue...
Ces deux vers, crénom, font-ils plus image
Que les deux premiers ? Aux mots qui t'échoient,
Prends garde, poète : aux mots de passage
Prête attention puis fais le bon choix.
J'ai fait le bon choix : ma muse, mon mage,
M'aura inspiré les mots qu'il fallait :
Parfois la vague bleue qui roule sur la plage
Où elle ne se rue que pour mieux s'en aller...
Le doute à nouveau... Les mots dans ma tête
Dansent une ronde au rythme effréné :
Là-bas sur le rivage où se dresse la crête
De la vague qui roule et s'affale, entraînée...
Comme l'eau qui vient mugir sur la grève,
Le flux de mes vers va, revient... Si on
Veut des vers parfaits ? Bien sûr qu'on en rêve,
Aussi sûr qu'ils sont juste illusion.
Alors quoi ? Poète, il n'est d'écriture
Qui satisfasse à la perfection.
Parfois sur l'océan, liquide créature,
Quelque vague hardie, fureur et passion...
Fureur, passion... Mystère du verbe...
Les poèmes sont les mots qui les font :
Quelquefois sur la mer où la vague superbe
Née de l'onde en furie, fille des flots profonds...
III
Écrire... Comment ? Voilà bien la chose :
Qui écrivait hier demain écrira...
Vie de poète, ça n'est pas tout rose,
Écrire pourtant, puis... etc.
Le poète, finalement, n'a rien résolu mais il reste habité par le désir d'écrire (accessoirement, il en est quitte pour un bon coup de peigne).
La Ciotat, jeudi 30 août 2018