24 juin 2015 : voyage express à Paris
Je m'en vais à Paris, je n'ai qu'une parole :Il me faut - si, j'insiste - honorer le discours qu'
Je tins hier : pari de signer, gaudriole,
Mon poème un peu triste aux rivages de l'Ourcq.
Si, contrairement à Canal de l'Ourcq, Voyage express (Ourcq) n'a pas été écrit sur les bords du canal en question, je me suis rendu compte, en le relisant, que je pouvais difficilement le signer ailleurs qu'à Paris. Sinon, que faire de ce distique : « Je suis revenu pour rimer l'amour qu' / J'ai connu au bord du canal de l'Ourcq. » ? Je suis revenu... En route donc !
Au demeurant, un aller-retour Annonay-Paris dans la journée ne pose guère de problème. Merveilleux TGV... et première signature dans le train, pour le quatrain cité en exergue de cet article (partie I du poème). Il était 10h05 (photo 1).
J'arrive à Paris vers midi. Le métro m'emmène à Stalingrad. La rotonde (près de l'écluse qui relie les canaux Saint-Martin et Ourcq) est un lieu très fréquenté mais agréable pour se restaurer.
On lit au début du deuxième quatrain de la partie II du poème : « Du pont de Crimée jusqu'à la Villette »... Le voici, le pont de la rue de Crimée (photo 2). C'est « l'arche albâtre en dos d'âne » du premier poème. Juste à côté, les roues du pont à tablier levant. Quant à la Villette... Tout le monde (ou presque) connaît la bulle de la Géode. La photo 3 a été prise depuis la passerelle du parc (devant, c'est bien sûr le canal de l'Ourcq).
Un autre passage du poème évoque « le vieux pont de la Petite Ceinture ». On voit toujours, sur ce pont métallique les rails où roulaient jadis les trains, précurseurs en somme du métro. Un passage piétonnier (très... passager) longe le pont côté Est. J'ai noté huit ponts sur le canal, de Stalingrad à l'entrée de la commune de Pantin ; si j'ai mal compté, merci de me le signaler ! Sur la photo 4, le passage piéton est bien visible sur le côté du pont.
Mais je suis venu pour signer (symboliquement) mon poème. Ce sera à la Villette. Laissez-moi vous raconter ce qui s'est passé...
En janvier, j'avais collé deux fois le premier poème (Canal de l'Ourcq) sur les rives du canal. Hélas, des amies de passage en mars n'ont pas retrouvé trace de ces affichages... Vous comprendrez donc aisément ma surprise en découvrant Canal de l'Ourcq sur la Folie n°5 (les salles rouge vif sous le passage surélevé de la Villette, voyez la photo 5, prise le 24 juin).
Mais ce n'est pas tout... Écoutez plutôt la suite ! J'avise deux dames attablées au bord du canal et je leur dis : « Mesdames, vous voudrez bien m'excuser de vous aborder sans vous connaître... » puis je leur raconte ma petite histoire. À quoi l'une des deux me répond qu'elle travaille à la Folie n°5 (c'est un cabinet qui fait de la formation en kinésithérapie et ostéopathie), qu'elle a découvert (et beaucoup aimé) Canal de l'Ourcq et qu'elle l'a sauvé de la destruction, le scotch que j'avais utilisé n'ayant guère supporté le climat parisien. Je crois même me rappeler qu'elle m'a dit en avoir fait une photocopie à son usage. Merci, madame !
Puis me voici à dire, sur fond de canal et à la demande de mes interlocutrices, Voyage express (Ourcq), avant de le signer (photo 6). Un grand merci à la jeune dame (numéro deux de la tablée) qui a bien voulu faire la photo pour moi. Il était 14h17.
En partant, j'ai salué une dernière fois du haut du passage de la Villette ces deux personnes que le destin m'a fait croiser (si vous avez lu quelques-uns de mes poèmes, vous savez que je ne crois pas au hasard). J'ai poussé en gardant la rive gauche jusqu'au quai de la Loire. Les boulistes évoqués dans Canal de l'Ourcq - ou plus probablement d'autres - étaient là... J'ai repris le métro à Laumière pour la gare de Lyon.
Il me restait encore à signer la partie III, c'est-à-dire le dernier quatrain, dans le TGV de retour (photo 7, 15h39). Oui, je sais, l'image ressemble à la photo 1. Mais la vie n'est-elle pas faite d'allers-retours (jusqu'au terminus) ?
Puis je continue, chez moi, à Paris ou ailleurs, à écrire des vers qui valent ce qu'ils valent... C'est-à-dire qu'ils ont la valeur que les lecteurs veulent leur donner. Et, tenez, j'ai un petit truc en cours en ce moment... Ça pourrait s'appeler : Stances frivoles pour amours perdues. J'y lis ce distique en décasyllabes : « Allons faire un tour, ma belle conquête, / Le long du canal jusqu'à la Villette, ». Vous voyez, ça recommence... Il n'est pas dit qu'un de ces jours, je ne retourne pas au bord du canal de l'Ourcq signer un nouveau poème !