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POÉSIES DE MON CŒUR (i)

Glanes

(note publiée le 12 septembre 2022)
Glanes. n. f. (XIIIe s.). Poignée d'épis glanés. Action de glaner. (...) Fig. Petite quantité.
Glanes
Ainsi parle le Robert en six volumes... J'avoue, pour connaître le verbe glaner, n'avoir pas eu vent des glanes avant de croiser dans un marché aux livres d'occasion le petit bouquin dont vous voyez la couverture ci-contre à gauche.

J'aime la poésie versifiée (je ne vous apprends rien !) quelle qu'en soit l'origine : auteurs connus ou inconnus, peu m'importe si l'intéressé(e) a su marier harmonieusement le fond (et que ses idées me plaisent) et la forme, savoir : la rigueur de la versification classique (contemporaine pour les auteurs récents) afin de faire chanter les mots.

Je suis convaincu que les lectrices et les lecteurs qui m'ont fait l'honneur d'acquérir un de mes bouquins n'auront pas forcément tout apprécié de la même façon ; aussi ne suis-je pas rigoriste (oh que non !) quand j'aborde un livre inconnu. Des pièces peuvent, non pas me déplaire, ce serait rédhibitoire, mais me laisser plus ou moins indifférent, qu'importe s'il y a du bon à prendre ailleurs.
Glanes
J'ignorais tout de Juliette Astier-Cestion avant de feuilleter ses « Glanes ». Cette Ardéchoise de naissance et Drômoise d'adoption, née en 1907 et disparue en 1980, fut couturière de métier et poétesse par passion. Ce qui m'a enchanté dans son petit recueil, c'est le soin qu'elle a apporté à respecter les règles de la versification à la française, chose admirable quand on peut lire ou entendre tant de prétendus poèmes bancals, qui se voudraient pourtant dans la lignée de la poésie classique. Gloire à qui dit « toute la vérité » pour reprendre tonton Georges, certes, mais aussi à qui la dit en versifiant proprement.

Voilà qui m'a enclin d'autant à l'indulgence quand j'ai rencontré au fil de la centaine de pages de ce livre quelques erreurs de versification : diérèses oubliées (alors que la dame les respectait dans l'ensemble), deux liaisons omises (augmentant donc la quantité du vers) et quelques vers étonnamment boiteux, par exemple de 11 ou de 13 syllabes au milieu d'alexandrins.

Indulgent encore à la lecture de certaines pièces qui m'ont paru un peu trop naïvement écrites. Après tout, ce n'est que mon opinion. Puis dans l'ensemble, je le redis, Juliette Astier-Cestion se lit avec plaisir. Si nombre d'apprentis poètes du XXIe siècle pouvaient faire aussi bien, ce serait merveilleux. Hélas, ces saboteurs de la poésie, soit s'égarent dans des pseudos-vers sans queue ni tête, soit écrivent approximativement ; or, je l'ai signalé ailleurs dans ces notes, la versification classique contemporaine ne supporte pas l'approximation.

Soyez donc remerciée, madame, qui m'avez interpellée via vos « Glanes ». Je me demande parfois si quelque amateur de poésie à venir, flânant entre les stands d'un improbable marché aux vieux bouquins, tombera, un jour lointain, sur un des Cahiers des Poésies de mon cœur. Peut-être alors lira-t-il, s'il s'agit du vol. 1, cet Éloge de l'écriture daté du mercredi 12 juin 2013 : neuf ans déjà ! Un poème de débutant qui fait fi du genre des rimes (mais j'ai parlé de cela dans mon petit Manifeste) mais surtout, comme avec Mme Astier-Cestion, un message au-delà de l'espace et du temps...