Haïku & senryû 3 (série III)
51
Huit jours pleins qu'il neige :
Sur le plateau ardéchois,
Semaine du blanc !
52
L'épi qui se trouve
Au milieu du champ de blé,
C'est un épicentre ?
53
Quand elle a souri,
J'ai vu – mais c'était pour lui –
Tout l'amour du monde.
54
La plupart du temps,
« Publicité mensongère »,
C'est un pléonasme.
55
Ton col blanc tu dr'S,
Roi du fleuve – ou qui veut l'être,
Canard majuscule.
56
Il devait connaître,
Le créateur du yoyo,
Des hauts et des bas.
57
Un bâton d'encens
En volutes ondoyantes
– Un bâton dansant.
58
« Ah, bain de minuit,
Disait-elle demi-nue,
Avec deux minets ! »
59
Dire « fé-é-rie »,
C'est être bègue – ou inculte
Ou bien les deu-eux.
60
Pour être mortel,
Je trouve qu'il prend son temps
Pour partir, l'ennui.
61
Loin, si loin du Nil,
Tu te portes bien pourtant,
Mon bon papyrus.
62
Ces deux cœurs gravés
Sur l'écorce du vieux chêne...
Pour mieux s'enchaîner ?
63
L'automne a posé
Un tapis de feuilles rouges
À l'orée du bois.
64
Rame de banlieue,
Mon haleine sur la vitre,
Mon doigt pour pinceau.
65
Et dans les embruns,
Le fantôme d'un grand phare
À l'œil flamboyant.
66
Qu'est-ce qu'il a donc
De spécial, le tonnerre,
Quand il tonne à Brest ?
67
Divine fragrance
D'une omelette aux bolets
– Dimanche d'automne.
68
« C'est quoi, l'amitié ?
— Vois le matou qui dort entre
Les pattes du chien. »
69
Quand on « sort en boîte »,
Que fait-on quand on repart ?
On « rentre dehors » ?
70
Quand la connerie
Sera soluble dans l'eau,
Baigne-toi souvent
71
Chêne centenaire,
Champignon né cet automne,
Moi entre deux âges.
72
« Un astéroïde,
C'est une comète chauve ».
Un coiffeur perché.
73
Randonneurs bavards,
Petit ruisseau gazouillant,
Pins silencieux.
74
Ouah... Comme il sent bon,
L'oignon qu'on fait revenir
Au fond de la poêle !
75
Flocons tout légers,
Comment avez-vous pu naître
De ce ciel de plomb ?
Huit jours pleins qu'il neige :
Sur le plateau ardéchois,
Semaine du blanc !
52
L'épi qui se trouve
Au milieu du champ de blé,
C'est un épicentre ?
53
Quand elle a souri,
J'ai vu – mais c'était pour lui –
Tout l'amour du monde.
54
La plupart du temps,
« Publicité mensongère »,
C'est un pléonasme.
55
Ton col blanc tu dr'S,
Roi du fleuve – ou qui veut l'être,
Canard majuscule.
56
Il devait connaître,
Le créateur du yoyo,
Des hauts et des bas.
57
Un bâton d'encens
En volutes ondoyantes
– Un bâton dansant.
58
« Ah, bain de minuit,
Disait-elle demi-nue,
Avec deux minets ! »
59
Dire « fé-é-rie »,
C'est être bègue – ou inculte
Ou bien les deu-eux.
60
Pour être mortel,
Je trouve qu'il prend son temps
Pour partir, l'ennui.
61
Loin, si loin du Nil,
Tu te portes bien pourtant,
Mon bon papyrus.
62
Ces deux cœurs gravés
Sur l'écorce du vieux chêne...
Pour mieux s'enchaîner ?
63
L'automne a posé
Un tapis de feuilles rouges
À l'orée du bois.
64
Rame de banlieue,
Mon haleine sur la vitre,
Mon doigt pour pinceau.
65
Et dans les embruns,
Le fantôme d'un grand phare
À l'œil flamboyant.
66
Qu'est-ce qu'il a donc
De spécial, le tonnerre,
Quand il tonne à Brest ?
67
Divine fragrance
D'une omelette aux bolets
– Dimanche d'automne.
68
« C'est quoi, l'amitié ?
— Vois le matou qui dort entre
Les pattes du chien. »
69
Quand on « sort en boîte »,
Que fait-on quand on repart ?
On « rentre dehors » ?
70
Quand la connerie
Sera soluble dans l'eau,
Baigne-toi souvent
71
Chêne centenaire,
Champignon né cet automne,
Moi entre deux âges.
72
« Un astéroïde,
C'est une comète chauve ».
Un coiffeur perché.
73
Randonneurs bavards,
Petit ruisseau gazouillant,
Pins silencieux.
74
Ouah... Comme il sent bon,
L'oignon qu'on fait revenir
Au fond de la poêle !
75
Flocons tout légers,
Comment avez-vous pu naître
De ce ciel de plomb ?
Note de l'auteur : ces séries de 25 « poèmes courts japonais » sont/seront publiées sur le site des Cahiers au fil des mois à partir de juillet 2023 et jusqu'à une date indéterminée. Ces poèmes seront intégrés au futur vol. 11 des Poésies : « Haïku & senryû 3 ».