Fragment d'une entrevue entre moi et moi. Nécessité fait loi ; si j'avais eu quelque interlocuteur disposé à me poser ces questions, je l'aurais volontiers encouragé à le faire. Mais je n'ai trouvé personne – sans avoir beaucoup cherché, je l'avoue.
Que le lecteur ne soit pas surpris par le vouvoiement. Il fallait que ça fasse vrai (c'est vrai, d'ailleurs).
- Qu'est-ce que les Cahiers des Poésies de mon cœur ?
- Il s'agit d'une série de livres regroupant des poésies écrites depuis 2010.
- Comment concevez-vous (ou avez-vous conçu) ces livres ?
- Chronologiquement, c'est-à-dire que les recueils paraissent au fil de la publication des poèmes sur le site.
- Il n'y a pas de thème donné pour un recueil ?
- Pas vraiment ; le vol. 2 contient cependant plusieurs poèmes évoquant la mystérieuse Aline et à partir du vol. 3, les recueils proposent une série de poèmes en référence au titre du livre, groupés vers son centre.
- Au fait, pourquoi ces livres ?
- Pour garder une trace écrite des poèmes. La Toile est éphémère et s'il doit rester quelque chose de ce travail d'écriture poétique, ce ne pourra être que sous une forme matérielle : des livres donc.
- Les Cahiers des Poésies de mon cœur est un drôle de titre...
- Oui. Mais c'est celui qui m'est venu à l'esprit dès le début (où j'ai commencé à écrire) et je n'ai jamais eu envie d'en changer. Le terme « Cahiers » n'est pas anodin. Pour moi, il renvoie aux publications périodiques (à intervalles réguliers ou non) qui réunissent des poèmes parfois fort différents. Et c'est exactement ce qu'on trouve dans les Cahiers des Poésies de mon cœur. Ceci étant, si j'avais affaire à un éditeur, peut-être trouverait-il ce titre bien peu vendeur !
- Vous n'avez donc pas d'éditeur ?
- Non. Dire que je n'en ai pas cherché serait mentir mais j'ai peu insisté. D'ailleurs, l'histoire de l'édition poétique est pleine de livres parus « à compte d'auteur » comme on dit, y compris de poètes plus tard célèbres.
- Comment les Cahiers des Poésies de mon cœur sont-ils donc « publiés » ?
- Via lulu.com, un des (nombreux) sites d'impression à la demande. Quelques livres ont été vendus directement dans des salons locaux, d'autres de la main à la main. Quelques-un (rarement) ont été achetés directement sur le site de lulu.com.
- La vente de ces livres compte-t-elle beaucoup pour vous ?
- Non et c'est tant mieux ; je ne compte pas sur ces ventes pour vivre. J'ai d'ailleurs donné plusieurs fois un exemplaire de tel ou tel recueil à des gens aimant la poésie – je pense à mon vieux camarade Vincent, « chauffeur de cars et réchauffeur de cœur » et à quelques autres. J'aime partager avant tout.
- Les Cahiers des Poésies de mon cœur sont très peu illustrés. C'est pourtant plus vendeur.
- Je supporte mal les recueils de poésie illustrés. Un bon poème contient tout, nulle image n'est nécessaire d'autant plus que dans maints cas, l'illustration en question n'apporte rien de plus. Quelques poèmes ont pourtant une illustration, une vignette en quelque sorte, sous leur titre. J'ai pris l'habitude d'en semer quelques-unes de-ci, de-là mais ça reste secondaire. Et s'il y a eu « Mise en zen », le petit livre que j'ai fait avec NatLo comme illustratrice, ça reste une exception.
- Et si un éditeur inspiré passe par ce site et vous contacte... ?
- Oh, la question ne se pose pas et je doute qu'elle se pose jamais ! Mais je reste ouvert à toutes les propositions honnêtes...
- Le site ou les Cahiers : qui compte le plus ?
- L'écriture. La poésie. Site ou livre ne sont que des moyens. J'aime peaufiner le site et j'aime aussi prendre soin d'un livre (en cours de réalisation). Puis l'auto-édition m'a contraint à m'intéresser à tous les aspects de la publication d'un bouquin : couverture, mise en page, typo, etc. Je suis certes loin de maîtriser tous les aspects des différentes tâches liées à l'édition mais je fais du mieux que je peux.
- Il faut combien de temps pour qu'un livre soit fini ?
- Comme il s'agit de cahiers, donc publiés au fil du temps, cela varie. En réalité, je m'en tiens à une règle simple : en me basant sur le premier recueil, j'ai décidé que les suivants auraient comme lui leurs (environ) 140 pages. J'arrête donc un bouquin quand j'atteins ce nombre – à peu près. La durée nécessaire pour écrire les poèmes d'un volume est variable. À ce jour, si j'excepte les haïku et senryû et le volume hors-série illustré, cette durée oscille entre 14 et 20 mois.
Il ne me reste plus qu'à me remercier de m'être consacré un peu de temps. Et le visiteur d'avoir pris sur le sien pour lire cette entrevue qui, je l'espère, l'aura éclairé sur les Cahiers des Poésies de mon cœur.